L’inflation a reculé à 2,0 % en août au Canada, en baisse par rapport à juillet
La Presse Canadienne|Mis à jour le 17 septembre 2024Le ralentissement de la croissance des prix observée le mois dernier a été plus marqué que prévu. (Photo: La Presse Canadienne/Justin Tang)
Ottawa — Le taux d’inflation a reculé à 2,0% en août au pays, atteignant finalement l’objectif de la Banque du Canada après une lutte tumultueuse contre la montée en flèche des prix.
Selon Statistique Canada, l’inflation a atteint son niveau le plus bas depuis février 2021 le mois dernier. En juillet, l’indice des prix à la consommation avait augmenté de 2,5%.
Au Québec, l’inflation est encore plus basse, à 1,5% au mois d’août d’une année à l’autre, comparativement à 2,3% en juillet.
Le ralentissement de l’inflation au Canada est en partie attribuable à la baisse des prix de l’essence, qui ont chuté de 5,1 %.
De leur côté, les prix des vêtements et des chaussures ont diminué de 0,6 % d’un mois à l’autre, marquant leur première baisse depuis 1971. Les détaillants ont offert des rabais plus importants pour attirer les consommateurs dans un contexte de ralentissement de la demande.
Les mesures de base de l’inflation, qui sont surveillées de près par la Banque du Canada et qui excluent la volatilité des prix, ont également légèrement diminué en août.
Les données suggèrent que l’inflation ne constitue plus une menace et que la Banque du Canada devrait se concentrer à nouveau sur la relance de l’économie, a déclaré Andrew Grantham, économiste principal de la CIBC.
«Je crains déjà que l’économie soit un peu plus faible qu’elle ne devrait l’être pour ramener l’inflation à 2 %», a-t-il dit.
Le ralentissement de la croissance des prix observé le mois dernier a été plus marqué que l’augmentation annuelle de 2,1 % attendue par les prévisionnistes. Il suscitera probablement des discussions sur une baisse plus importante des taux d’intérêt le mois prochain.
M. Grantham a noté qu’en excluant les coûts d’intérêt hypothécaires — qui ont augmenté en raison des taux d’intérêt élevés — le taux d’inflation annuel n’était que de 1,2% le mois dernier.
Les mesures de base de l’inflation priorisées par la Banque du Canada, qui excluent la volatilité des prix, ont également légèrement diminué en août.
Benjamin Reitzes, directeur général, spécialiste en stratégie, taux canadiens et macroéconomie de la BMO, a affirmé que les chiffres de mardi «font pencher la balance» légèrement en faveur de réductions plus agressives. Il a ajouté que la Banque du Canada aura accès à un autre rapport sur l’inflation avant son annonce sur son taux en octobre.
«Si nous avons une autre grosse surprise à la baisse, les appels à une réduction de 50 points de base ne feront que se renforcer», a écrit M. Reitzes dans une note à la clientèle.
La Banque du Canada a commencé à augmenter rapidement les taux d’intérêt en mars 2022 en réponse à l’inflation galopante, qui a culminé à 8,1 % quelques mois plus tard.
Le taux directeur de la banque centrale a atteint 5,0 % et est demeuré à ce niveau pendant quatre ans, jusqu’en juin dernier.
La combinaison de la reprise des chaînes d’approvisionnement mondiales et des taux d’intérêt élevés a contribué à ralentir la croissance des prix au Canada et ailleurs dans le monde.
Le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, a récemment signalé que la banque centrale est prête à accentuer l’ampleur de ses baisses de taux d’intérêt, si l’inflation ou l’économie ralentissent plus que prévu.
«L’inflation se rapprochant de la cible, nous devons de plus en plus nous prémunir contre le risque que l’économie soit trop faible et que l’inflation baisse trop», a dit M. Macklem après avoir annoncé une réduction du taux le 4 septembre.
L’économie canadienne a considérablement ralenti sous le poids des taux d’intérêt élevés, ce qui a entraîné une baisse du produit intérieur brut réel par habitant.
Le taux de chômage a également augmenté de façon constante au cours de la dernière année et demie, atteignant 6,6 % en août.
M. Macklem a souligné que la cible d’inflation est symétrique, ce qui signifie que la Banque du Canada est tout aussi préoccupée par une inflation inférieure à la cible que par une hausse au-dessus de la référence.
La banque centrale a commencé à relever rapidement son taux directeur en mars 2022 en réponse à l’inflation galopante, qui a culminé à 8,1 % cet été-là.
La Banque du Canada a augmenté son taux directeur à 5 % et l’a maintenu à ce niveau jusqu’en juin 2024, date à laquelle elle a procédé à sa première baisse de taux en quatre ans.
Le taux directeur se situe actuellement à 4,25 %.
Des chaînes d’approvisionnement rétablies à l’échelle mondiale et des taux d’intérêt élevés ont contribué à ralentir la croissance des prix au Canada et dans le monde.
M. Grantham a noté que l’inflation est descendue à la cible plus rapidement que prévu par les prévisionnistes. Désormais, la tâche de la Banque du Canada sera de la maintenir à 2 %, a-t-il dit.
La CIBC prévoit que la banque centrale réduira son taux directeur de deux points de pourcentage d’ici le milieu de l’année prochaine.
Aux États-Unis, la Réserve fédérale devrait procéder à sa première baisse de taux d’intérêt en quatre ans mercredi.
Par Nojoud Al Mallees