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L’inflation annuelle canadienne s’est établie à 3,8% en septembre

La Presse Canadienne|Publié le 17 octobre 2023

L’inflation annuelle canadienne s’est établie à 3,8% en septembre

Selon Statistique Canada, il y a eu recul des prix des produits d'épicerie à l'échelle nationale. (Photo: Associated Press/Tony Dejak)

Ottawa — L’inflation annuelle du Canada a légèrement ralenti à 3,8% le mois dernier, alors que les pressions sur les prix se sont atténuées dans l’ensemble de l’économie, ce qui devrait convaincre la Banque du Canada de maintenir son taux d’intérêt directeur à son niveau actuel la semaine prochaine, prédisent des économistes.

Dans son dernier rapport sur l’indice des prix à la consommation, publié mardi, Statistique Canada a montré que l’inflation avait repris son ralentissement sur une base annuelle, après avoir atteint 4,0% au mois d’août.

Ces données représentaient une bonne surprise pour les économistes.

Les prix dans les épiceries ont augmenté de 5,8% en septembre par rapport au même mois l’an dernier, a précisé l’agence fédérale, après avoir enregistré une hausse annuelle de 6,9% en août.

Les principales pressions à la hausse sur l’inflation annuelle le mois dernier étaient exercées par les frais d’intérêt hypothécaires, le loyer, les aliments achetés au restaurant, l’essence et l’électricité. Parallèlement, la baisse des prix des services téléphoniques, du gaz naturel, du transport aérien, des services de garde d’enfants et d’entretien ménager ainsi que des meubles a contribué à faire ralentir l’inflation.

Des économistes ont estimé que ces nouvelles données constituaient une preuve supplémentaire que la Banque du Canada, qui se prépare à prendre une décision sur les taux le 25 octobre, pouvait rester à l’écart et attendre que l’inflation continue de baisser.

«Je pense que la Banque du Canada sourira un peu après ce rapport. Cela lui enlèvera la pression avant la réunion de la semaine prochaine, et sa décision devrait vraiment être de maintenir (son taux directeur)», a souligné Benjamin Reitzes, directeur général des taux canadiens et stratège macro à la Banque de Montréal.

Le taux directeur de la banque centrale se situe actuellement à 5,0%, son niveau le plus élevé depuis 2001.

La Banque du Canada accordera une attention particulière aux mesures de base de l’inflation, qui excluent la volatilité des prix, afin d’évaluer la direction dans laquelle se dirige l’inflation.

Dans son rapport, Statistique Canada a signalé que ces mesures de base de l’inflation montraient un ralentissement depuis août, mais restaient élevées.

Le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, a récemment indiqué qu’il s’attendait à ce que les délibérations du conseil de direction de la banque centrale se concentrent sur la question de savoir si elle devrait faire preuve de plus de patience face à l’inflation ou agir rapidement pour freiner la croissance des prix.

Même si les derniers chiffres de l’inflation offrent un certain soulagement à la banque centrale, l’inflation devra continuer de ralentir jusqu’à l’objectif de 2,0% avant que la banque centrale lâche le morceau, a souligné M. Reitzes.

«Il ne s’agit que d’un rapport. Nous avons besoin d’en savoir davantage pour qu’ils puissent réellement mettre un terme à leurs inquiétudes au sujet de l’inflation, mais c’est certainement un pas dans la bonne direction», a-t-il indiqué.

 

L’économie devrait ralentir davantage

La Banque du Canada lutte contre l’inflation galopante en augmentant les taux d’intérêt depuis mars 2022. Et même si l’inflation n’est pas encore revenue à son objectif de 2,0%, la Banque essaie de ne pas en faire trop avec des hausses de taux, étant donné que l’économie a déjà commencé à ralentir sous le poids de coûts d’emprunt plus élevés.

«Le contexte économique plus calme suggère que nous devrions voir l’inflation continuer de ralentir à l’approche de 2024», a poursuivi M. Reitzes.

Depuis l’année dernière, la croissance économique a considérablement ralenti et le marché du travail n’est plus aussi actif qu’il l’était à la sortie des confinements pandémiques.

La plus récente enquête sur les perspectives des entreprises de la Banque du Canada, publiée lundi, montre également que la confiance des entreprises a continué de s’affaiblir au troisième trimestre. Les sociétés ont dit s’attendre à un ralentissement de la croissance de leurs ventes au cours de l’année à venir.

Alors que les précédentes hausses de taux continuent de se répercuter sur l’économie, les prévisionnistes s’attendent à ce que la faiblesse se poursuive. Des économistes estiment qu’il faudra peut-être un à deux ans pour que le plein effet d’une hausse des taux se fasse sentir sur l’économie.

«L’impact décalé des hausses des taux d’intérêt jusqu’à présent continuera d’exercer une pression à la baisse sur les dépenses de consommation à mesure que les remboursements de la dette augmenteront en proportion des revenus des ménages, et il sera plus difficile pour les entreprises d’augmenter les prix aussi rapidement et aussi fréquemment», a prédit l’économiste Claire Fan, de la Banque Royale, dans une note à ses clients.

En plus de sa décision sur les taux, la Banque du Canada publiera le 25 octobre ses dernières projections au sujet de l’économie et l’inflation.

Nojoud Al Mallees, La Presse Canadienne

 

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