Les prix à la consommation sans les coûts volatiles des aliments et de l’énergie – l’«indice de base», étroitement surveillé – ont augmenté de 0,2% d’avril à mai, a annoncé mercredi le département américain du Travail. (Photo: La Presse Canadienne)
L’inflation aux États-Unis a ralenti en mai pour un deuxième mois consécutif, ce qui pourrait suggérer que la montée des prix survenue au début de cette année est peut-être passée.
La tendance, si elle se maintient, pourrait rapprocher la Réserve fédérale d’une baisse de son taux directeur, qui atteint un sommet jamais vu depuis 23 ans.
Les prix à la consommation sans les coûts volatiles des aliments et de l’énergie – l’«indice de base», étroitement surveillé – ont augmenté de 0,2% d’avril à mai, a annoncé mercredi le département américain du Travail. Il s’agit d’une baisse par rapport à 0,3 % le mois précédent et de la plus faible augmentation depuis octobre dernier.
Par rapport à l’année précédente, les prix de base ont grimpé de 3,4%, moins que les 3,6% du mois dernier et la plus faible augmentation depuis trois ans.
Les responsables de la Réserve fédérale scrutent chaque mois les données de l’inflation pour évaluer leurs progrès dans la lutte de la «Fed» contre la hausse des prix. Même si l’inflation globale ralentit, des produits de première nécessité tels que l’épicerie, le loyer et les soins de santé sont beaucoup plus chers qu’il y a trois ans – une source continue de mécontentement public et une menace politique pour la réélection du président Joe Biden.
La plupart des autres indicateurs suggèrent que l’économie est saine: le chômage reste faible, les embauches sont robustes et les Américains voyagent, vont au restaurant et dépensent en divertissement.
Le rapport de mercredi suggère que les consommateurs commencent à ressentir un certain soulagement après la flambée des prix des trois dernières années. Les coûts d’épicerie sont restés inchangés, en moyenne, d’avril à mai, après avoir en réalité diminué de 0,2% le mois précédent. Les prix des denrées alimentaires n’ont augmenté que de 1% au cours des 12 derniers mois, même s’ils sont encore en hausse d’environ 20% par rapport à il y a trois ans.
Les prix moyens de l’essence ont chuté de 3,6% à l’échelle nationale entre avril et mai, bien qu’ils soient 2,2% plus élevés qu’ils ne l’étaient un an plus tôt. Ces baisses se sont poursuivies, avec une moyenne de 3,45 dollars américains le gallon mercredi, en baisse de 17 cents par rapport au mois précédent. Les Américains n’ont pas autant conduit pendant le long congé du «Memorial Day» que les années précédentes, ce qui a réduit la demande — et les prix du pétrole ont chuté.
L’inflation globale a également ralenti le mois dernier, les prix à la consommation étant restés inchangés d’avril à mai. Par rapport à l’année précédente, les prix ont augmenté de 3,3%, soit moins que la hausse de 3,6% enregistrée un mois plus tôt.
«C’est certainement une bonne nouvelle, a déclaré Tom Porcelli, économiste en chef américain chez PGIM Fixed Income. Cela montre bien que le défi de l’inflation aux États-Unis n’est pas aussi difficile que le croient les responsables de la politique monétaire.»
La Fed a maintenu son taux directeur inchangé pendant près d’un an, après l’avoir rapidement relevé en 2022 et 2023 pour lutter contre la pire poussée inflationniste depuis quatre décennies. Ces taux plus élevés ont, à leur tour, poussé à la hausse le coût des prêts hypothécaires, des prêts automobiles, des cartes de crédit et d’autres formes d’emprunts à la consommation et aux entreprises. Même si l’inflation est désormais bien inférieure à son sommet de 9,1% atteint au milieu de 2022, elle reste supérieure au niveau cible de la Fed.
Début mai, le président de la Fed, Jerome Powell, a déclaré que la banque centrale avait besoin de plus de confiance dans le fait que l’inflation revenait à son objectif avant de réduire son taux directeur. Plusieurs responsables de la Fed ont déclaré ces dernières semaines qu’ils avaient besoin de plusieurs mois consécutifs de baisse de l’inflation.
Certains signes suggèrent que l’inflation continuera de ralentir au cours des prochains mois. Les Américains, en particulier les ménages à faible revenu, réduisent leurs dépenses. Plusieurs grandes chaînes de vente au détail et de restauration, dont Walmart, Target, Walgreens, McDonald’s et Burger King, ont alors réagi en annonçant des baisses de prix et des soldes.
Christopher Rugaber, The Associated Press