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L’inflation demeure stable, conformément aux prévisions

La Presse Canadienne|Publié le 20 novembre 2019

L’indice des prix à la consommation ayant augmenté de 1,9 % par rapport à l’an dernier.

La cadence annuelle de l’inflation est restée stable en octobre pour un troisième mois consécutif, l’indice des prix à la consommation ayant augmenté une fois de plus de 1,9 % par rapport à l’an dernier, a indiqué mercredi Statistique Canada.

Ce résultat était également conforme aux attentes des économistes, selon les prévisions recueillies par la firme de données financière Refinitiv, et se situait à la limite de la cible idéale de 2,0 % privilégiée par la Banque du Canada.

Royce Mendes, économiste principal chez Marchés des capitaux CIBC, a souligné que l’inflation était remarquablement stable depuis plusieurs mois.

« S’il y a bien une chose qui ne tient pas le gouverneur (Stephen) Poloz éveillé la nuit, c’est l’inflation, qui s’est établie de nouveau, tant pour la lecture d’ensemble que pour celle de base, presque directement sur la cible de 2,0 % de la Banque du Canada », a écrit M. Mendes dans un rapport.

L’économiste estime que le succès de la Banque du Canada dans l’atteinte de son objectif d’inflation est l’une des raisons pour lesquelles la banque centrale ne s’est pas montrée aussi enthousiaste que certaines de ses consœurs, ailleurs dans le monde, face à l’idée de réduire son taux d’intérêt directeur.

« Mais, si les chiffres de la croissance continuent à décevoir, une réduction des taux au Canada pourrait toujours survenir dans la nouvelle année », a souligné M. Mendes.

Les prix des produits alimentaires ont augmenté de 3,7 % par rapport à l’an dernier, tandis que les prix des fruits frais ont pris 7,9 % et ceux des légumes frais, 7,5 %.

Toutefois, les prix de l’essence ont diminué de 6,7 % en octobre, par rapport à l’an dernier, après avoir retraité de 10,0 % en septembre.

Selon Statistique Canada, bien que la demande mondiale de pétrole soit restée faible en octobre, il y a eu de légères augmentations de prix sur une base mensuelle, en raison de perturbations temporaires de l’offre au Moyen-Orient et d’une baisse des réserves de pétrole brut aux États-Unis.

En excluant les prix de l’essence, l’inflation annuelle a été de 2,3 % en octobre, en baisse par rapport à 2,4 % en septembre.

À l’échelle régionale, les prix ont augmenté de 2,3 % par rapport à l’an dernier au Québec, tandis que ceux du Manitoba et de la Colombie-Britannique ont connu une progression de 2,2 %. L’inflation annuelle était de 1,7 % en Ontario.

La moyenne des trois mesures canadiennes de l’inflation sous-jacente, considérées comme de meilleurs indicateurs des pressions sous-jacentes sur les prix, était de 2,07 %, comparativement à la lecture révisée de 2,03 % pour septembre.

Les indicateurs de l’inflation de base sont surveillés de près par la Banque du Canada, qui ajuste son objectif de taux d’intérêt directeur pour gérer l’inflation.

Josh Nye, économiste principal à la Banque Royale, a indiqué que, compte tenu de la forte croissance des salaires au cours des derniers mois, il serait attentif à toute nouvelle hausse des mesures fondamentales en 2020.

« Mais les anticipations d’inflation semblent bien ancrées, alors les possibilités de renforcement de l’inflation sous-jacente semblent assez limitées », a-t-il précisé.

La Banque du Canada a maintenu son taux directeur à 1,75 % le mois dernier. La banque centrale avait alors expliqué que l’inflation était sur sa cible et que l’économie nationale tenait bon, mais qu’elle continuait à surveiller la croissance mondiale.

En prenant sa décision, la banque a expliqué que la réduction des taux pourrait fournir une certaine assurance contre les risques de dégradation pour l’économie, mais que cela n’en valait pas la peine à ce moment.

M. Nye a indiqué s’attendre à ce que la politique monétaire dépende des perspectives de croissance et des risques commerciaux.

« Nous pensons qu’une croissance inférieure à la tendance au second semestre de cette année laissera la porte ouverte à une réduction des taux au début de 2020 », a-t-il précisé.