Logo - Les Affaires
Logo - Les Affaires

L’inflation du prix des aliments sous la barre des 2% en 2024?

La Presse Canadienne|Publié le 10 avril 2024

L’inflation du prix des aliments sous la barre des 2% en 2024?

Alors qu’ils sont aux prises avec des prix plus élevés, non seulement sur la nourriture, mais aussi sur le logement et d’autres coûts quotidiens, les Canadiens tentent de réduire leurs dépenses en nourriture et en boissons, expose FCC. (Photo: La Presse Canadienne)

L’inflation des produits alimentaires tombera en dessous de 2% d’ici le printemps et se maintiendra autour de 1 à 2% pour le reste de 2024, prédit un nouveau rapport sur le secteur des aliments et des boissons.

Financement agricole Canada (FCC), une société de prêt agricole, s’attend à ce que les augmentations des prix des aliments au-delà de 2024 se stabilisent autour des niveaux d’avant la pandémie, à mesure que les pressions qui font monter les prix s’atténuent.

Les perspectives pour les fabricants de produits alimentaires et de boissons cette année sont plus positives que l’année dernière, même si certains secteurs restent confrontés à des difficultés en raison des taux d’intérêt élevés et du resserrement des budgets des ménages, avance FCC.

«Toutefois, la croissance démographique et la stabilisation — dans certains cas, la diminution — des coûts des intrants semblent annonciatrices d’une amélioration des marges pour 2024», écrit l’organisme.

Son rapport annuel sur les aliments et les boissons présente des prévisions sur les dépenses des consommateurs, ainsi que sur des produits alimentaires spécifiques tels que le sucre et la farine.

L’inflation annuelle du Canada était de 2,8% en février, et les prix des produits alimentaires ont été l’un des principaux facteurs qui l’ont poussé à la baisse. L’inflation des produits d’épicerie était de 2,4% ce mois-là, contre 3,4% en janvier, le coût de nombreux articles ayant diminué d’une année sur l’autre.

Cependant, le ralentissement de l’inflation ne signifie pas que les prix baissent globalement. Statistique Canada a noté qu’entre février 2021 et février 2024, les prix des produits alimentaires ont augmenté de 21,6%.

Alors qu’ils sont aux prises avec des prix plus élevés, non seulement sur la nourriture, mais aussi sur le logement et d’autres coûts quotidiens, les Canadiens tentent de réduire leurs dépenses en nourriture et en boissons, expose FCC.

Ils achètent davantage d’articles en solde, se tournent vers des marques moins chères, achètent davantage d’aliments en conserve et surgelés, magasinent davantage chez les détaillants à bas prix et se procurent simplement moins de nourriture.

«De nombreux consommateurs affirment que les répercussions des taux d’intérêt élevés commencent à peine à se faire sentir sur leurs dépenses», mentionne FCC.

Alors que les acheteurs sont devenus plus sensibles aux prix, la société mentionne que les transformateurs ont réagi en modifiant la taille des emballages et en substituant des intrants moins coûteux.

Les Canadiens ont également réduit leur consommation d’alcool, indique le rapport. Il prévoit une baisse des ventes d’alcool et des volumes de fabrication cette année.

Selon le rapport, le prix de certains produits alimentaires devrait baisser cette année, comme la farine, après une forte augmentation au cours des deux dernières années. Cela se traduira par une baisse des prix de vente des produits de boulangerie et de fabrication de tortillas d’ici la fin de l’année.

Ce n’est pas le cas du sucre et du cacao. Le secteur de la fabrication du sucre et des confiseries est confronté à «des vents contraires importants en ce début d’année», soutient FCC, en raison de problèmes de production mondiale.

Les prix du cacao ont atteint en 2023 un niveau jamais vu depuis 46 ans et continuent de s’accélérer.

Les fabricants de ce secteur seront confrontés à des pressions sur leurs marges, indique FCC, car les entreprises devront absorber une partie de ces augmentations de prix en raison du resserrement des budgets des consommateurs.

«La demande devrait néanmoins rester relativement forte, car les études démontrent que les consommateurs ont tendance à s’offrir des plaisirs plus modestes et moins coûteux en période de difficultés économiques», peut-on lire dans le rapport.

Ce dernier offre des perspectives relativement positives pour les fabricants de produits alimentaires et de boissons.

De nombreux intrants qui ont fait grimper les coûts au niveau manufacturier, comme les coûts du carburant, du transport et de l’emballage, ont vu leurs prix augmenter plus lentement, voire diminuer, selon le rapport.

C’est pourquoi les ventes d’aliments et de boissons devraient chuter de 1,4% en 2024, mais les marges brutes devraient s’améliorer, estime FCC.

«Bien que cela puisse sembler contraire à toute logique, ces perspectives s’appuient sur des raisons simples. Au cours des trois dernières années, la croissance des ventes a été en grande partie stimulée par l’inflation, les fabricants essayant du mieux qu’ils le pouvaient de répercuter les hausses des coûts des intrants afin de protéger leurs marges», écrit l’organisation. 

Inscrivez-vous gratuitement aux infolettres de Les Affaires et suivez l’actualité économique et financière au Québec et à l’international, directement livrée dans votre boîte courriel.

Avec nos trois infolettres quotidiennes, envoyées le matin, le midi et le soir, restez au fait des soubresauts de la Bourse, des nouvelles du jour et retrouvez les billets d’opinion de nos experts invités qui soulèvent les défis qui préoccupent la communauté des affaires.