L’inflation ne réduit pas l’envie des Québécois de voyager
La Presse Canadienne|Publié le 06 juin 2023Les gens sont fâchés de ne pas avoir pu voyager pendant plusieurs années. (Photo: La Presse Canadienne)
Même si l’inflation va influencer les comportements des vacanciers québécois, ils sont aussi nombreux à vouloir prendre l’avion qu’avant la pandémie, selon un sondage de CAA-Québec.
Parmi les répondants, 22% ont l’intention de prendre l’avion au cours de leurs vacances estivales, selon le sondage dévoilé mardi. Ce chiffre se compare à une proportion de 19% en 2019, soit avant la pandémie. La proportion doit être considérée comme similaire puisque l’écart se situe dans la marge d’erreur de 3,1%.
Sur le terrain, les conseillers voyages de CAA-Québec constatent que l’inflation n’est pas venue à bout de ce qu’on appelle les dépenses de revanche. «C’est absolument vrai !», abonde le conseiller en communication de l’organisme sans but lucratif, David Marcille, en entrevue.
«Les gens sont fâchés de ne pas avoir pu voyager pendant plusieurs années. Ils se reprennent cette année. Peu importe le prix, ils sont prêts à augmenter leur budget. On sent un désir assez intense.»
Les Québécois sont ainsi plus nombreux à planifier un voyage en Europe, soit 9% par rapport à 5% à la même période l’an dernier.
Le coup de sonde vient confirmer les commentaires des dirigeants des grands transporteurs aériens qui affirment que l’incertitude économique, l’inflation et la montée du prix des billets n’ont pas freiné la demande.
En mai, le président et chef de la direction d’Air Canada, Michael Rousseau, ne voyait pas de turbulences à l’horizon. «Quand on regarde les réservations pour le reste de l’année, nous croyons que la demande se maintiendra.»
Le transporteur montréalais Transat doit dévoiler ses résultats trimestriels jeudi. L’analyste Kevin Chiang, de CIBC Marchés mondiaux, s’attend à ce que le ton de la mise à jour de la société soit positif pour la saison estivale à venir. «Si la reprise est plus rapide que prévu, nous restons prudents par rapport à son action en raison d’un endettement élevé», nuance-t-il.
Par le fait même, le nombre de Québécois qui prévoient rester dans la province durant leurs vacances diminue par rapport à l’an dernier, de 65% à 57%. Cela représente 17% qui restent à la maison et 40% qui visiteront une autre région du Québec.
Le budget en tête
Malgré la résilience de la demande aérienne, l’inflation a un effet sur les projets des vacanciers, dont une majorité continue de s’évader en voiture.
Plus de la moitié, 54% identifient le prix de l’essence comme un facteur qui modifie leurs plans.
Parmi les 17% qui resteront à la maison, ils sont 64% à affirmer que l’essence joue un rôle dans leur décision.
Ainsi, parmi tous les répondants, 21% prévoient limiter leur déplacement une fois à destination, 28% vont réduire le nombre d’activités prévues durant les vacances, 28% vont voyager «moins souvent» et 31% vont réduire le nombre de repas pris dans un restaurant.
Dans un contexte de prix plus élevés, les répondants ont aussi augmenté l’enveloppe consacrée au poste budgétaire des vacances. Elle passe de 1687 $ l’an dernier à 1955 $ cette année, souligne David Marcille. «Prendre des vacances, ça coûte plus cher.»