Si les prix de l’alimentation ne connaissent plus les hausses brutales enregistrées en 2023, les données publiées jeudi mettent toujours en avant une augmentation de 2,2% en avril, sur un an, une moyenne qui vient cependant masquer d’importantes disparités d’un produit à l’autre. (Photo: 123RF)
À cause de la hausse des prix des denrées alimentaires, «je ne vais plus faire les courses aussi souvent que je ne les faisais», remarque Jasmine Reed, 42 ans, à l’entrée d’un supermarché dans la banlieue de la capitale américaine, Washington.
Si les prix de l’alimentation ne connaissent plus les hausses brutales enregistrées en 2023, les données publiées jeudi mettent toujours en avant une augmentation de 2,2% en avril, sur un an, une moyenne qui vient cependant masquer d’importantes disparités d’un produit à l’autre.
Car les prix des aliments aux États-Unis continuent de subir d’importantes corrections: les œufs sont ainsi 9% moins chers qu’il y a un an, mais le beurre a augmenté de 3,5% sur la même période, alors que le lait baissait d’un 1%. Quant au pain, il reste pour l’instant orienté en hausse, selon les données du ministère du Travail, qui publie les statistiques de l’inflation PCI.
Or l’inflation est l’un des principaux terrains d’affrontement entre les deux candidats à l’élection présidentielle de novembre prochain, le président démocrate sortant Joe Biden et son prédécesseur républicain Donald Trump.
Le premier tente de capitaliser sur la bonne santé de l’économie américaine, dont la croissance est la plus élevée parmi les pays du G7 et le chômage à des niveaux historiquement bas, mais l’inflation rend la perception de ces réussites plus difficiles à appréhender par les Américains, confrontés à des hausses importantes de prix sur les produits de consommation courante, que le candidat tente lui d’exploiter.
Et pour les consommateurs rencontrés par l’AFP près d’un supermarché de Falls Church, en Virginie (est), il ne fait aucun doute que les prix ont augmenté ces dernières années, au point de les obliger à revoir leurs habitudes.
«Si faire les courses me coûtait moins cher, je cuisinerais certainement plus souvent», souligne ainsi Mme Reed, qui explique qu’elle mange plus régulièrement à l’extérieur.
«Au final ça me coûte le même prix, donc autant ne pas perdre de temps en cuisine», ajoute cette enseignante, qui vit à Fairfax, une dizaine de kilomètres de Falls Church.
«Tout a vraiment augmenté»
«On entend partout que les prix baissent, mais je n’ai rien observé de tel», remarque de son côté Mary Joe, 66 ans.
«Tout est cher depuis un certain temps maintenant», abonde Gavi, un ancien Marine devenu DJ. Ce dernier, végan, estime que ses dépenses alimentaires hebdomadaires ont doublé, passant en moyenne de 100 dollars américains ($US) à 200 $US.
«Je ne vois pas cela être spécifiquement causé par une hausse du prix du pain, du sucre ou du lait», détaille-t-il, «je remarque que tout a vraiment augmenté».
Ces hausses ont poussé James Russell, un ancien mécanicien de 66 ans, à revoir la manière dont il achète ses fruits et légumes, et quand il en achète.
«Je vois les prix continuer à augmenter de 0,25 ou 0,50 $US, ça rend les choses de plus en plus difficiles», regrette M. Russell, qui habite à proximité du supermarché, «je viens ici, je regarde les prix et je vois ce que je peux acheter ou non».
Une situation qui inquiète Mary Joe: «jusqu’ici je ne pensais pas vraiment à ce que je mettais dans mon chariot en faisant mes courses, mais maintenant, pour chaque produit, je me demande si j’en ai vraiment envie ou besoin».