Contrairement à ce que prétend le gouvernement, selon le chef du Parti québécois (PQ), Paul St-Pierre Plamondon, la future loi 96 annonce le déclin du français au Québec, faute du coup de barre nécessaire pour assurer sa pérennité. (Photo: La Presse Canadienne)
Québec — Le gouvernement Legault fera adopter cette semaine son projet de loi 96, vaste réforme linguistique et mise à jour de la loi 101, malgré le rejet affiché par une bonne partie des élus des rangs de l’opposition.
L’opposition officielle libérale votera contre, parce que le projet de loi va trop loin, brimant selon lui les droits des anglophones, tandis que l’opposition péquiste votera contre parce que le projet de loi ne va pas assez loin, n’ayant pas le mordant nécessaire pour inverser la tendance et éviter le déclin du français.
De son côté, Québec solidaire votera pour 96, tout en affichant d’importantes réserves, particulièrement sur la question des services publics offerts uniquement en français six mois après l’arrivée des allophones, un délai jugé trop court.
Le ministre parrain de la législation, Simon Jolin-Barrette, n’aura donc pas su rallier les partis d’opposition à sa démarche et à sa vision des choses, quant à sa proposition d’un nouvel encadrement linguistique susceptible de mieux protéger le français au Québec.
Quoi qu’il en soit, et malgré la controverse, la refonte caquiste de la Charte de la langue française devrait avoir force de loi d’ici la fin de la semaine, lors d’un vote final à l’Assemblée nationale.
Contrairement à ce que prétend le gouvernement, selon le chef du Parti québécois (PQ), Paul St-Pierre Plamondon, la future loi 96 annonce le déclin du français au Québec, faute du coup de barre nécessaire pour assurer sa pérennité.
«Nous n’avons pas à donner une caution morale à quelque chose qui est trompeur», a commenté le chef péquiste, mardi, en point de presse, en confirmant que sa formation politique voterait contre la réforme, malgré ses quelques avancées réelles. C’est une question de «devoir moral» à ses yeux.
Selon le PQ, le gouvernement caquiste cherche plus à «avoir l’air nationaliste» qu’à l’être vraiment en proposant des réformes dignes de ce nom.
Le principal sujet épineux, pour le PQ, aura été le refus du gouvernement d’étendre la loi 101 au cégep. Mais d’autres enjeux lui ont fait dire que le projet de loi 96 manquait de mordant, dont la question du statut bilingue des municipalités et l’absence d’indicateurs devant mesurer les progrès accomplis grâce à cette loi.
Selon lui, «le gouvernement ne porte pas assistance à une langue en danger».