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L’usine d’hydrogène de Shawinigan est légale, assure Fitzgibbon

La Presse Canadienne|Publié le 30 novembre 2023

L’usine d’hydrogène de Shawinigan est légale, assure Fitzgibbon

À la période de questions, M. Fitzgibbon a plutôt précisé que tant que le réseau de transport d’Hydro n’était pas utilisé, c’était non seulement permis, mais désirable. (Photo: La Presse Canadienne)

Le gouvernement Legault a assuré jeudi que l’usine de production d’hydrogène vert de Shawinigan sera tout à fait légale.L’opposition accuse en effet le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, de vouloir démembrer le monopole d’Hydro-Québec sur la production d’électricité en autorisant le projet de 4 milliards de dollars de l’usine TES.

L’usine disposera en effet de son propre parc d’éoliennes et de panneaux solaires situé dans les municipalités avoisinantes de la Mauricie.

Selon Québec solidaire (QS), il s’agit d’une brèche dans les règles qui prévoient que l’unité de production d’électricité doit être située à proximité de l’usine. 

Le député Haroun Bouazzi a évoqué l’article 60 de la Loi sur la Régie de l’énergie qui prévoit que l’autoproduction doit être sur le terrain d’une entreprise ou sur un emplacement adjacent.

Or, le projet TES prévoit la production d’énergie sur 200 kilomètres carrés, sur 12 municipalités, a-t-il fait remarquer.

«Est-ce qu’il peut admettre que ce projet des Desmarais à Shawinigan est illégal aux yeux de la loi actuelle?» a demandé le député à Pierre Fitzgibbon à la période de questions.

«Je confirme en cette Chambre que le projet de TES Canada est légal, et j’encourage le député à voir des avis contraires s’il le veut.» 

L’autoproduction est permise pour les entreprises auxquelles Hydro ne peut garantir des mégawatts, à condition que ce soit sur des terrains privés et qu’elles alimentent leurs activités sans passer par le réseau de la société d’État, a-t-il précisé.

«C’est une politique qui est très saine, qui existe depuis toujours et qui va demeurer», a-t-il tranché.

Le gouvernement encourage ainsi les entreprises qui le désirent à produire leur propre électricité pourvu qu’elle ne soit pas transportée par le réseau d’Hydro.

«C’est non seulement permis, c’est désirable. Alors, j’encourage les entreprises à copier le modèle de TES Canada.»

 

Un projet de 4 milliards de dollars

Rappelons que l’entreprise investit 4 milliards $ sans aucun fonds public pour construire à Shawinigan une usine de production d’hydrogène «vert», un carburant qui sert à réduire la dépendance aux hydrocarbures dans les transports lourds et l’industrie.

Il faut beaucoup d’électricité pour produire de l’hydrogène, à partir de l’eau, par un procédé d’électrolyse. Il coûte plus cher actuellement que les produits qu’il doit remplacer, comme le diesel. 

Il peut alimenter des secteurs industriels où il est actuellement difficile de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES), comme les cimenteries. Dans le transport lourd, où les batteries n’ont pas la capacité nécessaire, l’hydrogène devient crucial. 

L’hydrogène est désigné comme «vert» quand il est produit à partir de sources d’énergies renouvelables. Cette usine sera alimentée à 70% par ses propres parcs éolien et solaire, et à 30% par l’énergie d’Hydro-Québec.

Mais comment l’hydrogène converti en gaz naturel peut-il être considéré comme «carboneutre», alors que le gaz naturel émet des GES lors de sa combustion? C’est que le procédé pour faire du GNR requiert du gaz carbonique et récupère donc ainsi des GES. 

En période de pointe pour Hydro, l’usine s’engage à être autosuffisante en énergie pour ne pas solliciter le réseau.

L’hydrogène est un gaz hautement inflammable. Ses usages sont nombreux, soit dans son état d’origine ou soit converti en gaz naturel renouvelable (GNR). 

L’usine produira 68 000 tonnes par an à partir de 2028. Le client principal sera Énergir qui produira d’ici à 2030 un cinquième environ de son GNR, soit 115 millions de mètres cubes, avec cet hydrogène.

La construction des installations devrait créer 1000 emplois et par la suite l’exploitation nécessitera l’embauche de 200 travailleurs.

L’actionnaire principal de TES Canada est l’entreprise Tree Energy Solutions.