Lutte aux changements climatiques: les Canadiens sont pessimistes
La Presse Canadienne|Publié le 29 septembre 2021Le sondage indique que 65% des répondants estiment que le climat est à un point critique et 14% pensent qu’il est déjà trop tard pour agir. (Photo: La Presse Canadienne)
Un nouveau sondage suggère que la plupart des Canadiens sont plutôt pessimistes quant aux chances de l’humanité dans la lutte contre les changements climatiques.
Le sondage en ligne Environics, mené auprès de 1000 Canadiens à la fin août, indique que près des deux tiers des répondants sont pessimistes quant à notre capacité à ralentir les changements climatiques. Il indique que 65% estiment que le climat est à un point critique et 14% pensent qu’il est déjà trop tard pour agir.
Mais Megan Leslie, du Fonds mondial pour la nature (WWF), qui a commandé le sondage, affirme que l’espoir est nécessaire pour mettre en oeuvre les changements et les réformes afin de répondre à la menace climatique.
«C’est ce qui me tient éveillée la nuit», a déclaré Mme Leslie.
«Les gens au Canada ont une anxiété environnementale, mais beaucoup d’entre eux pensent que nous sommes allés trop loin, que nous ne pouvons pas inverser ces impacts. Les gens ne comprennent pas à quoi ressemblent les solutions».
Sarah Roberton, vice-présidente de la firme de sondages Environics, a suggéré que même si les défis environnementaux tels que les changements climatiques et la disparition de certaines espèces sont au premier plan, parler de solutions ne l’est pas. Elle a déclaré que le sondage montrait également que 80% des Canadiens ne pouvaient pas dire en quoi consistait une solution fondée sur la nature, comme celle de planter des arbres pour absorber le carbone.
«Les Canadiens voient les défis du climat et de la biodiversité en grand relief», a ajouté Mme Roberton. «Ils ne voient pas les solutions avec le même degré de concentration».
C’est un peu un problème comme celui de la poule et l’œuf, a admis Mme Leslie. Les pessimistes n’agissent pas, mais l’action réduit le pessimisme.
«Il est extrêmement important que nous prenions des mesures. Il est tout aussi important de montrer aux Canadiens les possibilités, de montrer les solutions qui sont possibles».
Mme Leslie a déclaré qu’elle espère utiliser les données du sondage afin d’orienter la conversation vers ce qui peut être fait. Elle ajoute que des mesures telles que la plantation d’arbres, la restauration et la protection des zones humides ainsi que la restauration de paysages appauvris peuvent aider.
«La nature est une solution. Un tiers de nos émissions mondiales de gaz à effet de serre proviennent de la destruction de la nature. Lorsque nous asséchons ces zones humides ou creusons le littoral».
Son groupe prévoit de restaurer au moins un million d’hectares de paysages endommagés à leur état antérieur, en rétablissant l’habitat des animaux sauvages et en séquestrant le carbone dans les sols et les plantes. Il prévoit d’aider à «gérer» un autre million d’hectares, en faisant ce qu’il peut pour maintenir ce paysage en bonne santé.
Le Fonds mondial pour la nature a déclaré qu’il pouvait réduire les émissions de carbone du Canada de 30 millions de tonnes simplement en soutenant et en mettant en œuvre des solutions climatiques basées sur la nature.
«Il peut être difficile d’imaginer que les actions individuelles contribuent autant à la solution, mais c’est la seule façon d’y arriver», a ajouté Mme Leslie.
«Il était important pour nous d’envoyer ce message que vous pouvez faire partie de quelque chose de plus grand».
Son organisme entame une nouvelle campagne pour tenter de convaincre les Canadiens qu’on peut en faire encore beaucoup pour éviter le pire.
Mme Leslie soutient que la préservation des paysages et des animaux peut à la fois protéger la nature et réduire les émissions de carbone d’environ un tiers.
Les experts en recherche et en méthodologie estiment qu’il est impossible d’attribuer une marge d’erreur à un sondage réalisé en ligne, puisque la méthode d’échantillonnage est non probabiliste.