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Manifestations: un «avertissement» à tous les politiciens

La Presse Canadienne|Publié le 10 février 2022

Manifestations: un «avertissement» à tous les politiciens

Le chef parlementaire de Québec solidaire (QS), Gabriel Nadeau-Dubois, a invité jeudi «tous les chefs de gouvernement, tous les chefs d’État, au Québec, au Canada et à travers le monde» à être attentifs à la situation. (Photo: La Presse Canadienne)

Québec — Il faut prendre les manifestations des derniers jours, et les menaces de tuerie, comme un «avertissement» à tous les politiciens, estime Gabriel Nadeau-Dubois.

Le chef parlementaire de Québec solidaire (QS) a invité jeudi «tous les chefs de gouvernement, tous les chefs d’État, au Québec, au Canada et à travers le monde» à être attentifs à la situation.

Il leur demande d’éviter le «piège» de montrer du doigt les manifestants, de les ridiculiser, de les regarder de haut ou de vouloir tout simplement réprimer leurs mouvements sans plus de réflexion.

«C’est un avertissement pour l’ensemble de la classe politique», a déclaré M. Nadeau-Dubois en point de presse à l’Assemblée nationale.

Dans une vidéo diffusée sur Facebook mardi, Kevin «Big» Grenier, l’un des trois organisateurs du «Convoi de la liberté», a confié que plusieurs personnes l’avaient approché pour lui faire part d’idées violentes.

Il a dit que ces personnes évoquaient même l’idée de «faire des tueries», de «prendre les armes pis d’aller au parlement».

Une situation inquiétante, selon le leader parlementaire du Parti libéral du Québec (PLQ), André Fortin, qui estime que le gouvernement Legault doit «prendre acte qu’il y a une certaine polarisation en ce moment».

«(Le gouvernement) doit être encore plus transparent qu’il ne l’a été, pour diminuer ce scepticisme, ce cynisme-là de la population», affirme-t-il.

Le chef du Parti québécois (PQ), Paul St-Pierre Plamondon, a déploré à son tour la dégradation du climat social. 

Au sujet des commentaires des manifestants: «Il faut prendre ça très au sérieux, a-t-il dit en point de presse. Ce genre de menace là peut déraper très rapidement.»

Selon M. St-Pierre Plamondon, les gouvernements sont en partie responsables de la situation. Il rappelle qu’au Québec, le gouvernement Legault a flirté avec l’idée de taxer les non-vaccinés. 

«Ça fait deux ans maintenant qu’on vous dit, au Parti québécois, que l’absence de transparence, le yoyo, aura un effet sur le climat social, sur la santé mentale des gens. Bien (…), on voit une dégradation de la situation.»

 

Legault furieux

Ces propos ont fait bondir le premier ministre François Legault. À son arrivée à la période des questions, jeudi, il a dit s’attendre à un plus grand appui de la part des autres chefs de parti.

«C’est totalement irresponsable de venir cautionner des gens qui menacent de prendre des armes contre les consignes sanitaires en disant: “Ils ont un peu raison ; c’est la faute du gouvernement», a-t-il fulminé.

«J’espérais avoir l’appui des oppositions. Ça n’a pas de bon sens que le Parti libéral et le Parti québécois disent que c’est de ma faute si ces gens-là menacent de prendre les armes. Il y a quand même des limites!»