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Meta critiquée pour sa campagne publicitaire contre la loi C-18

La Presse Canadienne|Publié le 20 juillet 2023

Meta critiquée pour sa campagne publicitaire contre la loi C-18

En réaction à C−18, Meta a mis à exécution sa menace de bloquer l’accès des Canadiens à du contenu d’actualité sur ses plateformes. (Photo: La Presse Canadienne)

OTTAWA — Une campagne publicitaire menée par Meta pour dénoncer la loi C−18 visant à forcer les «géants du web» à indemniser les médias pour le partage en ligne de leurs reportages et articles indigne le député bloquiste Martin Champoux. 

«Meta n’en a pas assez de s’opposer à C−18, elle essaie maintenant d’étendre sa campagne publicitaire de dénigrement sur les ondes de ces mêmes médias qu’elle écrase et qu’elle méprise en refusant de négocier des ententes», a écrit jeudi l’élu sur Twitter.

À son avis, cela est «baveux pas à peu près» et il «salue les médias qui se sont tenus debout et qui ont refusé de publier/diffuser la pub de Meta».

La maison mère de Facebook et Instagram confirme qu’elle relaie de nouveaux messages publicitaires concernant le projet de loi C−18, mais pas qu’elle s’est butée à un refus de diffusion par des médias.

Cogeco indique avoir «effectivement décidé de (s’)abstenir d’utiliser (son) temps publicitaire pour diffuser un message qui se positionne contre les lois en vigueur au Canada». La directrice marketing du média québécois, Diane Patenaude, a fait savoir que les représentants de Meta seront accueillis sur les ondes de Cogeco «s’ils désirent débattre leurs points de vue».

En réaction à C−18, Meta a mis à exécution sa menace de bloquer l’accès des Canadiens à du contenu d’actualité sur ses plateformes.

La stratégie publicitaire survient après que des gouvernements, médias et entreprises eurent annoncé qu’ils cesseront d’acheter des espaces publicitaires sur Instagram et Facebook.

Dans un enregistrement audio envoyé à La Presse Canadienne et présenté comme une «annonce», Meta affirme que «la Loi sur les nouvelles en ligne suppose à tort que les entreprises de médias sociaux profitent injustement des contenus d’actualité partagés sur nos plateformes, alors que l’inverse est vrai».

«Les médias partagent volontairement du contenu sur les médias sociaux pour accroître leur audience et améliorer leurs résultats. La seule manière dont nous pouvons raisonnablement nous conformer à cette législation est de mettre fin à l’accès aux nouvelles», peut−on entendre.

Meta signale avoir payé pour des espaces publicitaires sur sa plateforme Facebook. Le message avisant les utilisateurs canadiens de la plateforme qu’ils n’auront plus accès, sur celle−ci, à du contenu journalistique a commencé à être diffusé mercredi.

«Nous tenons à rester clairs et transparents avec les Canadiens et les Canadiennes au sujet des changements à venir à nos services», a fait valoir un porte−parole de la société.

Le projet de loi C−18 adopté à la fin juin vise à forcer les Meta et Google à conclure des ententes d’indemnisation «équitables» avec une variété de médias pour le partage de contenu d’information. Faute d’ententes, les entreprises du numérique se verront imposer un cadre de négociations en décembre prochain.

Ce processus en trois étapes est prévu de s’enclencher après une période durant laquelle les «géants du web» peuvent s’entendre volontairement avec un éventail de joueurs, y compris des médias locaux, pour en être exemptés. L’arbitrage est le dernier élément du cadre de négociations.