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Montréal: la superficie à sous-louer croît au centre-ville

Catherine Charron|Publié le 01 octobre 2020

En période d'incertitudes, les entreprises mettent un frein à leurs projets immobiliers.

Alors que le taux d’inoccupation des bureaux croît tranquillement au centre-ville de Montréal, le nombre de pieds carrés offerts en sous-location fait quant à lui un important bond au troisième trimestre, peut-on observer dans le rapport trimestriel de CBRE Canada.

En effet, ce chiffre, qui avoisinait les 228 000 pieds carrés (pi2) au deuxième trimestre de 2020, dépassait légèrement les 458 000 pi2 entre juillet et septembre. Le télétravail serait responsable de ce bond de 101 %. Cette superficie devrait continuer à croître tant qu’un vaccin ou un remède n’aura pas été trouvé pour se débarrasser du coronavirus selon Avi Krispine, directeur général de CBRE au Québec.

Devant autant d’incertitude, les entreprises préfèreraient ralentir leurs projets immobiliers, alors que les confinements sont toujours d’actualité en période de pandémie. Elles miseraient donc sur ces locaux en sous-location à court terme, plus flexibles, et souvent moins chers.

Avi Krispine ne croit toutefois pas que cette tendance devrait durer. « Le télétravail est imposé, ce n’est pas un choix. Aussitôt qu’il y aura un remède, la culture d’entreprise va prendre le dessus sur le télétravail, et les employés vont revenir au bureau ».

La sous-location ne représente pour l’instant que 11,7 % de tout l’espace vacant au centre-ville de Montréal. Le nombre de pieds carrés sans occupants n’a d’ailleurs augmenté que de 0,5 % par rapport au 2e trimestre, le taux étant passé de 7,3 %, à 8,7 %.

Rien d’alarmant, selon le directeur général de CBRE au Québec, qui estime que Montréal et sa banlieue étaient en bonne posture dès le début de la pandémie.

 

L’effet REM

À l’échelle du Grand Montréal, la sous-location ne représente que 12 % des 7 453 000 pi2 inoccupés. En banlieue, elle a légèrement augmenté entre le 2e et le 3e trimestre de 2020, prenant 7,9%.

Puisque les baux y sont souvent de plus courtes durées, Avi Krispine croit que les entreprises ont décidé de s’y installer afin de se rapprocher de leurs employés, sachant que la pandémie pourrait encore persister pendant 24 mois.

Le coronavirus ne serait toutefois pas le seul responsable : « Ça coïncide avec le Réseau express métropolitain (REM). Techniquement, on s’attendait à cette tendance d’ici un an et demi ou deux, soit du moment où le REM serait mis en place. On a juste devancé cette délocalisation. On va voir si ça va durer. »

Le taux d’inoccupation total dans la grande région de Montréal (11,2 %) est pratiquement identique à ce qu’il était à la même période l’an dernier (11 %) peut-on lire dans le rapport trimestriel de CBRE Canada.

« La différence est loin d’être énorme pour le moment. Les baux en général ne viennent pas à échéance en grosse concentration en même temps. Ça va prendre 2 ou 3 trimestres minimum avant que l’on ait un impact au niveau du taux d’inoccupation », explique le directeur général de CBRE au Québec