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Londres — L’australien REA Group, contrôlé par le magnat des médias Rupert Murdoch, a annoncé lundi renoncer à acquérir le site britannique de petites annonces immobilières Rightmove, après le rejet dans la matinée de sa quatrième offre d’achat, à 6,2 milliards de livres (11,2 milliards de dollars (G$)).
Après le rejet de ses propositions qui n’étaient à ce stade que des offres indicatives, «REA confirme qu’elle n’a pas l’intention de faire d’offre» ferme sur Rightmove, a déclaré le groupe dans un communiqué.
Selon la législation britannique sur les fusions-acquisitions, REA Group avait jusqu’à lundi pour formuler une offre ferme ou renoncer. Il avait demandé à Rightmove de lui accorder une extension de ce délai, mais la société n’a pas donné suite.
«Nous avons été déçus par l’implication limitée de Rightmove» dans les discussions, ce «qui nous a empêchés de faire une offre ferme dans les délais impartis. Ils n’avaient rien à perdre en s’engageant avec nous», a regretté Owen Wilson, le PDG de REA, dans le communiqué.
«Nous continuerons à nous concentrer sur les nombreuses autres opportunités qui s’offrent à nous», a-t-il ajouté.
La première offre de REA, début septembre, s’élevait à 8,4G$. Elle avait été améliorée à trois reprises, mais Rightmove avait repoussé chaque proposition, les jugeant chaque fois «peu attrayantes».
«Nous respectons REA et le succès qu’ils ont obtenu» sur leur propre marché, mais «Rightmove est le premier opérateur au Royaume-Uni depuis plus de 20 ans» et bénéficie «de très fortes occasions de croissance», avait assuré Andrew Fisher, président du Conseil d’administration du britannique, cité dans un communiqué lundi matin.
Très rentable
Spécialiste de l’immobilier résidentiel et commercial sur internet, REA Group est présent en Australie, mais aussi en Amérique du Nord et en Asie, avec une quinzaine de sites comme realtor.com ou flatmates.com.au.
Il entendait avec cette acquisition «créer un leader mondialement diversifié dans le secteur de l’immobilier numérique», selon son PDG.
Rightmove, qui répertorie sur son site et son application les annonces des agences immobilières et propose aussi des produits publicitaires, est pour sa part un incontournable dans la recherche de logement au Royaume-Uni.
L’entreprise britannique est aussi très rentable: elle a dégagé en 2023 un bénéfice net de près de 361millions de dollars (M$) sur un chiffre d’affaires de 658,3M$.
Une performance qui explique sa capitalisation boursière de plus de 9,58G$ et sa cotation à Londres sur le FTSE 100, l’indice vedette de la place britannique.
Pour autant, l’annonce du retrait de REA accélérait lundi le recul du titre de Rightmove, qui dévissait de 7,72% à 617 pence à la Bourse de Londres.
Avec la reprise du marché de l’immobiliser, de probables réductions à venir des taux d’intérêt et l’engagement du gouvernement britannique à construire 1,5 million de nouveaux logements, l’entreprise bénéficie d’importantes perspectives de croissance.
Créé dans un garage de Melbourne en 1995, REA Group emploie près de 3300 personnes. Il a dégagé sur son dernier exercice un chiffre d’affaires de 1,45 milliard de dollars australiens (14G$), pour un bénéfice net de 461 millions (431M$).
Ces tractations interviennent au moment où le propriétaire de RAE Group, Rupert Murdoch, 93 ans, se trouve au cœur d’une tempête juridique, plusieurs de ses enfants cherchant à l’empêcher de modifier les termes d’un trust familial afin que son fils aîné, Lachlan, prenne le contrôle de ses actifs médiatiques tentaculaires après sa mort.