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ONU: le focus sur les énergies propres et accessibles à tous

La Presse Canadienne|Publié le 24 septembre 2021

ONU: le focus sur les énergies propres et accessibles à tous

Près de 760 millions de personnes dans le monde n’ont pas accès à l’électricité. (Photo: La Presse Canadienne)

Le secrétaire général de l’ONU a lancé vendredi un appel aux dirigeants politiques et d’entreprises à investir bien plus massivement dans les énergies propres afin de lutter contre le changement climatique tout en s’assurant de l’accès des plus pauvres à l’énergie.

«Nous avons un double impératif: mettre fin à la précarité énergétique et limiter le changement climatique», a asséné Antonio Guterres à l’occasion du dialogue de haut niveau sur l’énergie organisé en marge de l’Assemblée générale des Nations unies. Et il existe une solution: les énergies propres.

Plus de 35 États, des organisations et des entreprises comme TotalEnergies, Schneider Electric et Google, ont détaillé vendredi leur feuille de route dans ce domaine, dans des « Energy Compacts » dont le montant total s’élève à plus de 400 milliards $US.

Ces engagements, déjà connus pour la plupart, visent aussi bien à travailler sur des technologies comme l’hydrogène qu’à étendre l’accès à l’électricité dans les pays émergents.

Plusieurs d’entre eux, comme ceux du Malawi ou du Danemark, ont fait de l’accès à des procédés de cuisson des aliments non polluants, autres que le charbon de bois, le bois ou le kérosène, une priorité.

Selon l’ONU, près de 760 millions de personnes dans le monde n’ont pas accès à l’électricité et environ 2,6 milliards ne cuisinent pas avec des énergies propres. 

Dans le même temps, les émissions provenant de l’énergie représentent 75% des émissions de gaz à effet de serre. 

 

Réduire les subventions au pétrole

«L’an dernier, la part des énergies renouvelables dans la production mondiale d’électricité s’est hissée à 29% », a rappelé M. Guterres à l’entame de ce Dialogue de haut niveau, le premier consacré à l’énergie depuis 40 ans. Et « dans la plupart des pays, le solaire photovoltaïque est désormais la source d’énergie la moins chère».

Mais les progrès sont encore trop lents. Il faudrait d’ici 2025 diviser par deux le nombre de personnes sans accès à l’électricité et apporter des solutions propres pour cuisiner à un milliard de personnes, a avancé le responsable.

Pour décarboner les énergies, il faudrait multiplier par quatre les énergies solaires et éoliennes d’ici 2030 et arrêter dès cette année de construire des centrales à charbon.

Autre objectif: tripler les investissements dans les énergies renouvelables et les économies d’énergies à 5 000 milliards $US par an, en utilisant par exemple les subventions aux énergies fossiles pour les renouvelables.

Selon une étude publiée vendredi par le Fonds monétaire international (FMI), les subventions directes et indirectes aux combustibles fossiles se sont élevées à 5 900 milliards $US en 2020 dans le monde, soit environ 6,8% du PIB mondiale.

Pour les économistes de l’organisation, ces subventions «entraînent une surconsommation de combustibles fossiles».

Il faut mettre en place des prix qui reflètent «pleinement» les coûts réels de ces énergies fossiles, mais aussi les coûts environnementaux, a recommandé Kristalina Georgieva, la directrice générale du FMI.

Augmenter les coûts du carburant est «bien évidemment très difficile», a reconnu la responsable. «Mais ne rien faire va poser des problèmes bien plus importants.»

Afin de ne pas creuser les inégalités, les investissements dans les énergies propres doivent aussi s’accompagner de formations aux nouveaux métiers des énergies renouvelables et de protection sociale pour ceux affectés par la transition énergétique, a souligné M. Guterres.

Pour Jennifer Layke de l’ONG World Resources Institute, la présentation des «Energy Compacts» permet de proposer à d’autres États et organisations un exemple sur lequel s’appuyer et «s’engager dans une action collective». Elle permet aussi à la société civile de demander plus facilement des comptes sur l’avancée des projets.

Mais «pour vraiment faire une différence pour le climat», souligne-t-elle auprès de l’AFP, «on a encore un long chemin à parcourir pour atteindre le niveau de transformation nécessaire en matière de transition énergétique».