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Pas que 8558 enseignants qui manquent, dit la CSQ

La Presse Canadienne|Publié le 23 août 2023

Pas que 8558 enseignants qui manquent, dit la CSQ

En entrevue, le président de la Centrale des syndicats du Québec, Éric Gingras, a dit ne pas avoir sursauté en entendant le chiffre de 8558 enseignants manquants; il s’y attendait. (Photo: La Presse Canadienne)

La CSQ n’est «pas surprise» d’entendre le nombre de 8558 enseignants manquants, mais aurait aimé qu’on parle aussi des «autres» de l’éducation, ces professionnels, ces techniciens, ces employés de soutien qui les épaulent, justement.

En entrevue, le président de la Centrale des syndicats du Québec, Éric Gingras, a dit ne pas avoir sursauté en entendant le chiffre de 8558 enseignants manquants; il s’y attendait.

Lui qui représente aussi les autres titres d’emploi dans le milieu de l’éducation préscolaire, primaire et secondaire souligne qu’il manque aussi de psychologues en milieu scolaire, d’orthophonistes, de psychoéducateurs, de techniciennes en éducation spécialisée et d’autres employés de soutien.

Et même ceux qui sont en emploi, dans le soutien, font parfois des semaines de 15 à 20 heures plutôt que de bénéficier d’un poste à temps plein, a rappelé plus tôt cette semaine le président de la Fédération des employés de soutien scolaire, affiliée à la CSQ, Éric Pronovost.

Et s’il manque tant d’enseignants, c’est justement à cause de la lourdeur de la tâche et de la composition des classes, dans lesquelles on intègre en nombre des enfants en difficulté d’adaptation et d’apprentissage. Or, ces employés de soutien et ces professionnels sont justement là pour alléger la tâche des enseignants, les épauler, fait valoir le dirigeant syndical.

«Si on donne un coup de barre là−dedans et qu’on donne l’espoir de dire “chacun son rôle”, là on va avancer dans la bonne direction, les gens vont arrêter de quitter. On va arrêter l’hémorragie», plaide M. Gingras.

«Mais c’est certain que ça ne se fera pas du jour au lendemain. Par contre, on va au moins regarder vers l’avant», ajoute-t-il.

Il concède qu’il faudra en même temps accepter pendant un certain temps des enseignants non légalement qualifiés et demander aux enseignants légalement qualifiés de les épauler.

Mais il faut aussi freiner le passage au privé des professionnels de l’éducation, car ils sont précieux pour soutenir les enseignants avec les élèves en difficultés d’adaptation ou d’apprentissage, plaide M. Gingras.

Le personnel du milieu de l’éducation est un tout, une équipe, fait−il valoir.

 

Cellulaire en classe 

Pour ce qui est de l’interdiction du cellulaire en classe, que doit bientôt demander le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, par le biais d’une directive, M. Gingras y voit «un pas dans la bonne direction», de nature à favoriser la réussite éducative et la socialisation des jeunes.

Il rappelle qu’une consultation maison réalisée par la Fédération des syndicats de l’enseignement, qui est affiliée à la CSQ, avait révélé que 92% trouvaient que l’interdiction du téléphone portable en classe était une bonne idée.

Lia Lévesque, La Presse Canadienne