«J'ai travaillé neuf mois sous la direction d'une vice-présidente bulldozer qui laissait bon nombre de "cadavres"...
MAUDITE JOB! Vos interrogations. Les solutions d’Olivier Schmouker.
Q – «J’ai travaillé neuf mois sous la direction d’une vice-présidente bulldozer qui laissait bon nombre de « cadavres » dans son sillage : quand un employé ne lui convenait pas, au lieu de gérer la situation, elle s’acharnait pour le virer. Un enfer. Je n’avais jamais eu de pensées suicidaires auparavant, mais là, il m’est arrivé de songer à me jeter du 9e étage de la tour, en me demandant si c’était assez haut… Je suis allée aux RH, qui n’ont rien fait, si ce n’est m’offrir un package quelque temps plus tard. Qu’aurais-je dû faire pour ne pas en arriver là ?» – Noémie
R. – Chère Noémie, vous avez eu le malheur de croiser le chemin d’un leader d’une rare toxicité. Et ce n’est aucunement votre faute. Le mieux à faire dans un tel cas de figure, c’est non pas de chercher à changer le comportement de cette horrible personne, mais à vous en désintoxiquer.
Votre patronne était un tyran. Quelqu’un qui jubilait à dominer, déstabiliser, manipuler, humilier, terroriser. Quelqu’un qui stressait à mort son entourage pour exprimer son pouvoir. Ce qui explique pourquoi vous — et sûrement d’autres — ont été pris d’anxiété : on ne sait jamais sur qui vont tomber ses foudres, ni quand, ni pourquoi.
Lorsqu’on est étreint par l’anxiété, par un stress extrême qui dure des mois et des mois, qui nous force à plier, à plier encore et toujours un petit peu plus, on finit par être intoxiqué par tant de malfaisance, et par craquer. C’est normal, c’est humain. À moins d’entrer en cure de désintoxication…
L’idée, c’est de devenir une sorte de «robot» au travail : «Lorsqu’un boss toxique communique avec vous, parlez le moins possible : « Oui », « Non », et c’est tout. Soyez neutre et factuel. N’entrez jamais dans un débat ou une discussion», recommande la coach Chantal Vander Vorst dans son livre Management toxique.
Une telle attitude laissera une prise minimale aux agissements néfastes du boss, lequel devrait finir par ne plus tenter de s’en prendre à l’employé-robot. Ce qui peut permettre de souffler un peu. Reste alors à terminer la cure…
En vérité, Noémie, vous avez bien fait d’aller chercher le soutien des RH. L’horreur, c’est qu’ils étaient incompétents. En temps normal, ils auraient dû ouvrir un dossier et envisager plusieurs voies, notamment celle de la plainte officielle pour harcèlement.
Pourquoi ? Parce qu’une première plainte aurait pu déclencher d’autres plaintes de victimes jusque-là silencieuses. Cela aurait pu provoquer un effet boule de neige, comme on l’a vu récemment en matière de dénonciation d’abus sexuels ou de racisme (ex. : l’affaire Harvey Weinstein, ou encore l’affaire Derek Chauvin). Oui, cela aurait pu mettre un frein à la carrière de votre horrifique boss, à tout le moins à son odieux comportement. Car, sachez-le bien, il n’y a pas plus piteux qu’un tyran sentant son pouvoir lui échapper.
Zéro maquillage ?
Q. – «Depuis que je télétravaille, je me maquille moins. Beaucoup moins. J’ai même presque perdu le goût de me maquiller, et ça m’inquiète. Est-ce le signe que je me laisse aller ? Et mes collègues – mon boss – vont-ils finir par m’en tenir rigueur ?» – Camille
R. – Chère Camille, vous ne le savez pas, mais vous êtes… tendance. Un récent sondage Ifop montre en effet qu’une Française sur deux ne se maquille plus systématiquement depuis l’avènement du télétravail. Et les femmes ne s’en portent pas plus mal professionnellement. En fait, seulement 24 % des 18-34 ans considèrent qu’une femme doit se maquiller au travail, et 48 % des 65 ans et plus. Par conséquent, ce n’est qu’une minorité de gens qui vont mal percevoir votre apparence naturelle au travail. Les autres vont, au contraire, apprécier votre authenticité, votre simplicité, pour ne pas dire votre beauté.
«L’important, c’est l’estime de soi. Si on se sent bien sans maquillage et si on n’éprouve pas le besoin de se maquiller, c’est parfait comme ça», souligne d’ailleurs la psychologue Amélia Lobbé dans son livre L’estime de soi, c’est malin.