Pénurie d’infirmières: la CAQ prévoit améliorer les conditions
La Presse Canadienne|Publié le 21 septembre 2021Le ministre a choisi de miser sur un retour de celles «qui ont pris leur retraite ou qui ont quitté récemment» (Photo: La Presse Canadienne)
Le plan de Québec pour embaucher les 4000 infirmières manquantes du système de santé sera présenté jeudi, a annoncé le ministre de la Santé, Christian Dubé, en mêlée de presse mardi.
La formation de nouvelles infirmières prenant plusieurs années, le ministre a choisi de miser sur un retour de celles «qui ont pris leur retraite ou qui ont quitté récemment» leur emploi à cause des mauvaises conditions de travail dans le métier.
«Il y a une chose que les infirmières veulent, et c’est un meilleur environnement de travail», a-t-il affirmé, un but qui sera atteint avec l’implantation de «meilleures pratiques dans le système public».
«Nous avons bien entendu des demandes de la FIQ (Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec) et des autres syndicats. Les questions du temps supplémentaire obligatoire, de la baisse du recours aux agences de placement à l’externe et de la gestion locale des horaires, ça va être sur notre menu», a-t-il indiqué. La nouvelle convention collective de la FIQ a été entérinée le mois dernier, après 18 mois de négociation en pleine pandémie.
M. Dubé avait annoncé dimanche qu’un «projet de loi mammouth» sera aussi déposé en novembre prochain afin d’améliorer le système de santé. Ce plan s’inspirera des leçons de la pandémie, où «un modèle qui est très décentralisé» avait selon le ministre «très bien fonctionné» durant la deuxième vague et la campagne de vaccination. Les changements toucheront surtout la gestion des ressources humaines et les technologies de l’information.
Au sujet de la volonté du gouvernement libéral de Justin Trudeau d’imposer des normes en santé communes à tout le pays, M. Dubé a réitéré la position de son gouvernement, selon lequel il s’agit d’une «compétence provinciale» que le Québec est tout à fait capable de gérer, à condition d’avoir «les fonds nécessaires». «Nous n’avons pas besoin de plus de fonctionnaires, nous avons besoin de plus d’infirmières», a-t-il martelé, répétant le message du premier ministre François Legault.
Optimisme prudent
M. Dubé a exprimé un optimisme prudent quant à la situation épidémiologique, alors que le nombre de cas de COVID−19 «semble avoir atteint un plateau depuis quelques jours». Il a toutefois prévenu qu’avec l’imminent refroidissement de la température, et les rassemblements intérieurs qui en découleront, la tendance pourrait changer pour le pire.
«Nous avons des débuts d’éclosion dans les RPA (résidences privées pour aînés), particulièrement dans la région de Montréal», ainsi qu’«au niveau des services de garde et des garderies», s’est−il inquiété. Il a enjoint la population à «continuer à porter le masque»: «même si nous sommes vaccinés, nous devons continuer de respecter les mesures sanitaires».
Il a aussi demandé une fois de plus aux Québécois non vaccinés d’aller chercher leurs doses, alors que la quatrième vague les touche particulièrement.
Au sujet des audiences publiques de la coroner sur le CHSLD Herron, où 47 résidants ont succombé à la COVID−19 lors de la première vague, le ministre s’est indigné d’une situation «totalement inacceptable». «Jamais je n’accepterai que des gens soient traités comme ils ont été traités dans ce CHSLD», a-t-il ajouté.
Il a dit travailler à ce que la quarantaine de CHSLD privés qui ne sont toujours pas conventionnés au Québec le deviennent le plus rapidement possible. Ils seraient alors gérés en partenariat avec le secteur public et répondraient aux mêmes critères.