Vitalis est un spécialiste du soutien technique et de la formation pour les entreprises qui utilisent des logiciels de Microsoft. (Photo: La Presse Canadienne)
L’homme d’affaires Pierre Karl Péladeau et Investissement Québec augmentent leurs mises dans l’entreprise de services TI Groupe Alithya afin de lui permettre d’ajouter la formation à son offre de services.
La société montréalaise a annoncé, mardi, l’acquisition de l’américaine Vitalis pour un montant de 50,2 millions $US, soit environ 64,1 millions de dollars (M$). Vitalis est un spécialiste du soutien technique et de la formation pour les entreprises qui utilisent des logiciels de Microsoft, dont elle est un «partenaire or». Sa clientèle comprend le quart des entreprises du Fortune 1000, une liste des 1000 plus grandes entreprises américaines.
Avec la transaction, Alithya ajoute la formation à son offre de services, ce qui lui ouvre de nombreux débouchés, affirme Paul Raymond, son président et chef de la direction, en entrevue.
«C’est très complémentaire à ce que nous faisons, explique le dirigeant. Normalement, on va implanter un nouveau système infonuagique pour permettre la transformation numérique chez le client. Ensuite, on va faire de la formation, mais vraiment de base, pour faire la transition et, après ça, on quitte pour aller faire le prochain projet.»
L’intégration des activités de Vitalis offre un «potentiel de vente croisée incroyable», selon lui. Alithya pourra ainsi étendre la relation avec ses clients existant en leur offrant de la formation par le biais de Vitalis et offrir d’autres services aux clients de Vitalis avec qui elle n’entretenait pas de liens d’affaires.
Les activités de Vitalis amènent une source de revenus récurrents par abonnement, souligne-t-il. Il ajoute que l’entreprise américaine est « très, très rentable » tandis qu’elle génère des marges avant intérêt, impôt et amortissement de 40%, comparativement à 5% pour Alithya. « C’est pas mal en haut de nous et des autres joueurs de l’industrie.»
La transaction a bien été accueillie par les investisseurs. L’action gagnait 38 cents, ou 12,1%, à 3,52$ à la Bourse de Toronto en début d’après-midi.
Pierre Karl Péladeau (Photo: Eric Carriere)
Un appui de PKP
Avec la transaction, l’homme d’affaires Pierre Karl Péladeau devient un actionnaire indirect encore plus important dans Alithya. Gestion MTRHP, une société de placement détenue par le chef de la direction de Québecor, a investi près de 20 M$ pour financier l’acquisition avec l’achat de 6,5 millions de nouvelles actions à un prix de 3,07 $.
Avant la transaction, Québecor était déjà le plus important actionnaire d’Alithya. La société mère de Vidéotron et du «Journal de Montréal» a joint l’actionnariat de l’entreprise technologique en mars lors de l’acquisition de RD3 Conseil, dont elle était actionnaire. M. Péladeau s’est joint au conseil d’administration dans la foulée de la transaction.
Puisque M. Péladeau était un parti intéressé dans l’activité de financement, il n’a pas participé aux deux réunions du conseil d’administration portant sur le placement privé et il s’est également abstenu de voter, assure M. Raymond.
En tenant compte des participations de Québecor et de Gestion MTRHP, les sociétés contrôlées par M. Péladeau détiennent désormais 17,9% des actions émises et 10,4% des droits de vote qui y sont rattachés.
Il n’a pas été possible d’obtenir une réaction immédiate de M. Péladeau.
Investissement Québec a aussi bonifié sa mise dans l’entreprise avec l’acquisition de 1,6 million de nouvelles actions, ce qui représente un investissement de près de 5 millions $. Elle détiendra ainsi 9,7% de l’ensemble des actions émises et 5,7% des droits de vote. «Investissement Québec a acquis les titres d’Alithya aux fins d’investissement uniquement et non dans le but d’influer de façon importante sur le contrôle d’Alithya», précise-t-elle dans un communiqué séparé.
Objectif de doubler les revenus
La transaction représente un pas vers l’objectif d’atteindre des revenus de 600 millions $ d’ici trois ans, une cible dévoilée lors de sa journée des investisseurs en septembre dernier.
Vitalis vient ajouter une base de revenus d’environ 40 millions $, ce qui aurait porté les revenus d’Alithya à 425 M$ en tenant compte des résultats des 12 derniers mois, explique M. Raymond.
Si l’action bondit durant la séance de mardi, le titre stagne depuis l’entrée en Bourse de l’entreprise en 2018. M. Raymond considère, pour sa part, que l’action d’Alithya est sous-évaluée.
En excluant les acquisitions, il souligne que les revenus affichent une croissance interne annuelle de l’ordre de 30%. «C’est juste une question de continuer à faire ce qu’on fait, de faire du bon travail, le titre va finir par rattraper ce qu’on fait. Les gens vont finir par comprendre.»