Pierre-Karl Péladeau est le nouveau propriétaire des Alouettes
La Presse Canadienne|Publié le 10 mars 2023Dans le communiqué officiel de la LCF, M. Péladeau a fait référence à ses racines montréalaises et à l’importance d’une telle organisation pour une ville comme Montréal.(Photo: La Presse Canadienne)
En mettant la main sur une équipe de football qui n’est pas rentable, l’homme d’affaires Pierre Karl Péladeau n’a pas pris une décision «économique», mais il était motivé par la «fierté» que suscitent les Alouettes de Montréal.
L’équipe sportive est déficitaire. C’est la raison pour laquelle M. Péladeau acquiert l’équipe à titre personnel et non pas par le biais de Québecor, dont il contrôle 75% des droits de votes des actionnaires, selon des documents réglementaires déposés en mars 2022.
En tant que «fiduciaire» de l’intérêt des actionnaires de Québecor, M. Péladeau juge qu’il n’aurait «pas été approprié» pour l’entreprise d’acquérir les Alouettes. «Quand on dirige l’entreprise, ce n’est pas parce qu’on a telles envies… Nous avons un plan d’affaires et ce plan d’affaires, nous le suivons.»
La direction de Québecor, qui est la société mère de Vidéotron, a également d’autres chats à fouetter que de redresser une équipe sportive professionnelle. La société de télécommunication veut étendre ses activités à l’extérieur du Québec. «On ne veut pas que les Alouettes deviennent un facteur de distraction pour nos équipes», explique M. Péladeau.
Québecor a accepté d’acheter le fournisseur de services de téléphonie sans fil Freedom pour 2,85 milliards $ dans le cadre de la vente de Shaw à Rogers. L’entente n’a pas encore été conclue, car elle attend toujours l’approbation du ministre fédéral de l’Industrie, François-Philippe Champagne, qui doit signer le transfert des licences de spectre sans fil de Shaw à Vidéotron.
«Il ne faut pas oublier qu’il y a deux, trois affaires assez importantes, merci, sur lesquelles nous travaillons chez Québecor pour faire en sorte de devenir le quatrième opérateur national. Ce n’est pas une mince tâche. C’est une transaction de 3 milliards $.»
La Ligue canadienne de football (LCF) a annoncé, vendredi, que M. Péladeau était l’acquéreur des Alouettes de Montréal. La nouvelle, qui faisait l’objet de rumeurs dans les derniers jours, a été confirmée lors d’une conférence de presse tenue au Stade olympique, à Montréal. Le montant de la transaction n’a pas été dévoilé.
Promouvoir les Alouettes
M. Péladeau dit qu’il est encore trop tôt pour dévoiler son plan de match pour remplumer les Alouettes. Il a assuré que son engagement serait sur un horizon à long terme.
L’homme d’affaires a toutefois l’intention d’augmenter la notoriété de l’équipe et de ses joueurs. «Je pense que nous avons tous les outils nécessaires pour faire parler des Alouettes. Pour qu’on sente aussi que les joueurs des Alouettes deviennent encore plus proches des Québécois.»
Il évoque également un possible rôle de Québecor, dont l’empire médiatique comprend le «Journal de Montréal» et la chaîne généraliste TVA, comme partenaire des Alouettes, sans entrer dans les détails.
Il est encore «prématuré» de parler du rôle que pourrait jouer la chaîne spécialisée TVA Sports dans la diffusion des matchs de la Ligue canadienne de football (LCF). Les droits de diffusion sont détenus par sa rivale Bell (chaîne sportive RDS) jusqu’en 2025.
L’avenir de TVA Sports, qui n’est pas rentable, demeure incertain. En février, M. Péladeau avait dit en entrevue sur les ondes du 98,5 FM que certains facteurs «ne militent pas dans la perspective d’une réussite de TVA Sports». Québecor juge que Bell verse des redevances insuffisantes pour la diffusion de TVA Sports.