Jamie Dimon redoute de voir l’inflation rester à un niveau plus élevé que ne le souhaite la Fed. (Photo: Getty Images)
New York — Le patron de la banque JPMorgan Chase, Jamie Dimon, redoute de voir l’inflation rester à un niveau plus élevé que ne le souhaite la banque centrale américaine (Fed) et n’exclut pas une nouvelle remontée des taux d’intérêt, selon sa lettre annuelle aux investisseurs, publiée lundi.
«La transition écologique, la refonte de nos chaînes d’approvisionnement, l’accélération des dépenses militaires et la lutte contre l’augmentation du coût de la santé accroissent les dépenses», écrit le PDG de l’établissement américain.
«Cela pourrait rendre l’inflation plus tenace et faire monter les taux à un niveau supérieur aux prévisions du marché», avertit-il.
Le dirigeant, qui vient de fêter ses 68 ans, estime que les investisseurs attribuent une probabilité beaucoup trop élevée à l’hypothèse d’un atterrissage en douceur de l’économie américaine.
JPMorgan Chase a évalué la trajectoire de la banque en fonction d’une multitude de scénarios macroéconomiques, afin de se préparer à plusieurs éventualités, notamment celle d’un bon des taux d’intérêt à 8%.
Le taux directeur de la banque centrale américaine (Fed) se situe actuellement dans une fourchette comprise entre 5,25% et 5,50%.
Quant au rendement des emprunts d’État américains à 10 ans, considéré comme une référence pour les opérateurs, il ressortait lundi à 4,41%.
JPMorgan Chase estime qu’il «réaliserait, au minimum, des performances décentes» dans tous les cas de figure étudiés, selon Jamie Dimon.
Le dirigeant, considéré comme l’un des plus puissants au monde, a insisté, dans sa lettre, sur la nécessité pour les États-Unis d’affirmer leur position de leader mondial en jouant «sur leurs forces», à savoir la puissance militaire, mais aussi économique, diplomatique et «morale».
«Nous devons le faire alors que la position des États-Unis est contestée dans le monde», martèle-t-il.
Pour Jamie Dimon, «ce leadership est nécessaire aujourd’hui pour aider l’Ukraine à rester libre», c’est-à-dire lui éviter une défaite face à la Russie.
«L’Ukraine a besoin de notre aide immédiatement, mais il est important de comprendre que l’essentiel des fonds que les États-Unis lui envoient sert à acheter des armes et de l’équipement qui sont, pour une majeure partie, fabriqués aux États-Unis», fait valoir le dirigeant.
«Notre assistance financière aide l’Ukraine, mais elle va aussi aux industriels américains et aide le pays à remettre sur les rails l’appareil militaro-industriel pour la génération à venir», insiste Jamie Dimon.
De loin le premier soutien militaire à l’Ukraine, les États-Unis n’ont plus envoyé de grande enveloppe à Kiev depuis décembre 2022.
L’adoption d’une nouvelle aide fait l’objet d’âpres négociations au Congrès américain depuis plusieurs mois, sans qu’une issue ne paraisse imminente à ce stade.
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