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Poursuite de la grève: pas de décision tout de suite

La Presse Canadienne|Publié le 24 novembre 2023

Poursuite de la grève: pas de décision tout de suite

Le front commun se réunira dimanche pour faire le point, mais il n’est pas acquis qu’il décidera dès lors d’annoncer de nouvelles journées de grève ou la grève illimitée, comme le lui permet son mandat de grève. (Photo: La Presse Canadienne)

Le front commun du secteur public et la FIQ vont donner une chance à la négociation et à la conciliation, dans les prochains jours, avant d’annoncer d’autres journées de grève, le cas échéant. 

Les 420 000 membres du front commun, qui est composé de la CSN, de la CSQ, de l’APTS et de la FTQ, sont retournés au travail, vendredi, après avoir débrayé durant trois jours consécutifs.

La Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ), qui représente 80 000 infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques, a débrayé durant deux jours, jeudi et vendredi.

Pendant ce temps, la Fédération autonome de l’enseignement (FAE), qui représente 66 000 enseignants des niveaux primaire et secondaire, a amorcé jeudi une grève générale illimitée.

Ni la FIQ ni le front commun ne se sentent prêts à annoncer d’autres journées de grève.

«Pour le moment, on veut donner une chance à la négo. Mais on demeure prêt», a fait savoir la FIQ vendredi. 

Le front commun se réunira dimanche pour faire le point, mais il n’est pas acquis qu’il décidera dès lors d’annoncer de nouvelles journées de grève ou la grève illimitée, comme le lui permet son mandat de grève.

«Ça pourrait être remis. Ce qu’on fait dimanche, c’est vraiment de faire le point, l’état de la situation, ce qui se passe aux tables, l’arrivée du conciliateur et l’état des lieux. Et, à partir de là, est−ce qu’on va être capable directement d’aller de l’avant ou on devra attendre encore quelques jours? Ce sera à voir», a résumé en entrevue Éric Gingras, président de la CSQ.

 

En conciliation 

Le front commun a demandé l’intervention d’un conciliateur du ministère du Travail, il y a quelques jours.

Après avoir tenu des rencontres séparément avec les parties patronale et syndicale, celui−ci a tenu des rencontres tripartites, a précisé M. Gingras.

«Il y a eu des rencontres où le conciliateur était présent, alors que les deux parties étaient à la table, comme il y a des moments où c’est séparé et il y a des allers−retours. Donc, ça se fait à plusieurs niveaux depuis mardi», a résumé le président de la CSQ.

Bien que Québec et le front commun ne s’entendent pas sur la portée du mandat du conciliateur — Québec veut en exclure les salaires et le régime de retraite — M. Gingras garde espoir.

«On nourrit des espoirs. On essaie de faire bouger les choses depuis le début. Est−ce que je peux vous dire qu’on est proche d’une entente? Bien sûr que non! Mais on pense qu’il y a un momentum qui est là, puis on veut juste lui donner un espace», a ajouté M. Gingras.

Jeudi, le premier ministre François Legault s’est dit prêt à bonifier son offre si les syndicats concernés faisaient preuve de plus de «flexibilité» dans l’organisation du travail.

Le front commun a-t-il déjà eu vent de cette offre bonifiée? «Non du tout», répond M. Gingras.

Les quatre membres du front commun ont répliqué qu’ils attendaient de voir ce que comprendrait cette offre bonifiée avant de juger. Et ils estimaient déjà faire preuve de flexibilité. «Disons qu’on ne retient pas notre souffle», a conclu M. Gingras.

Lia Lévesque, La Presse Canadienne