QS promet 25000 logements sociaux dans un premier mandat
La Presse Canadienne|Publié le 08 septembre 2022Le chef, Gabriel Nadeau-Dubois, assure que les habitations «seront confortables, bien aménagées, écologiques et adaptées aux besoins des gens», dans un communiqué jeudi. Le candidat a dévoilé sa promesse lors d’une annonce à Sherbrooke. (Photo: La Presse Canadienne)
Sherbrooke — Québec solidaire promet de construire 25 000 logements sociaux dans un premier mandat et vise un total de 50 000 logements sur deux mandats. L’engagement est salué par le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), même s’il croit que la formation de gauche aurait pu en faire encore plus.
Il s’agit d’un engagement de 3,2 milliards de dollars pour un premier mandat. Le chef parlementaire, Gabriel Nadeau-Dubois, veut défaire les préjugés qui entourent le logement social. Il assure que les habitations offriront un milieu de vie agréable, lors d’une annonce à Sherbrooke.
«On a l’impression que le logement social, c’est de rester dans la pauvreté. Nous, on veut changer ça.»
Les 25 000 logements seraient constitués de constructions neuves et de bâtiments convertis en logements communautaires. En conférence de presse, M. Nadeau-Dubois a donné en exemple la conversion possible de tours à bureaux en logements sociaux tandis que les entreprises ont des besoins moins grands en espace à bureau avec l’adoption du télétravail.
Il accuse le gouvernement Legault d’avoir favorisé les propriétaires les plus riches avec la réduction de la taxe scolaire et de ne pas en avoir fait assez pour le logement social.
«LA CAQ avait promis 15 000 logements, elle en a livré la moitié. Si j’avais embauché la CAQ pour me construire une maison, je pense que je les renverrais pour bris de contrat.» À la Coalition avenir Québec, on affirme que les logements promis sont construits ou en voie de l’être.
La promesse de 25 000 logements est inférieure aux souhaits du FRAPRU qui demandait la construction de 50 000 logements en cinq ans.
«On veut construire le plus de logements possible au Québec, répond M. Nadeau-Dubois. Il y a une pénurie de main-d’œuvre. Il faut en tenir compte.».
La construction de 25 000 logements sociaux demandera déjà «d’accélérer énormément le rythme de construction actuel». «C’est un plan qui est ambitieux, mais qui est réaliste. Des logements annoncés et pas construits, ça les Québécois sont tannés.»
Le FRAPRU a tout de même salué l’engagement de Québec solidaire, qui est «le plus ambitieux de la campagne», a réagi sa porte-parole, Véronique Laflamme. L’organisme croit toutefois qu’il aurait été possible d’en faire plus.
«Même s’il est important d’être honnêtes sur les délais de livraison des projets de logements sociaux financés, il n’aurait cependant pas été nécessaire pour Québec solidaire de limiter le nombre de logements qui seront construits en un mandat.»
Chez Québec solidaire, on précise que la promesse est supérieure aux demandes d’un autre organisme, le regroupement québécois des OSBL d’habitation.
QS ne «reculera pas» sur les taxes
M. Nadeau-Dubois affirme ne pas être surpris par les réactions négatives des autres partis quant à sa proposition de taxer davantage les «grandes fortunes».
Mercredi, François Legault, de la CAQ, avait accusé la formation de gauche d’imposer «une taxe orange» au moment où la hausse des taux d’intérêt amène de l’incertitude économique.
Québec solidaire s’attaque à un «tabou» lorsqu’il promet d’augmenter les impôts sur les particuliers ayant un actif net de plus de 1 million de dollars. Rappelons que la dette, comme l’hypothèque, est soustraite de la valeur des actifs. «Je ne m’en excuserai pas et on ne reculera pas», a dit M. Nadeau-Dubois.
Il renvoie la balle dans le camp de ses adversaires politiques. «Ce qu’on constate, c’est qu’il y a une grande partie de la classe politique qui est complètement déconnectée de ce qu’est la classe moyenne en 2022.»
Il souligne que le salaire moyen est d’environ 55 000$ au Québec.
«Pensez-vous que des gens qui ont deux millions d’actifs accumulés, c’est des gens qui en arrachent? C’est erroné. C’est une déconnexion par rapport à la vraie classe moyenne.
«Les gens me disent que toutes les promesses se ressemblent, tous les partis sont pareils. Bien là, il y en a une différence. Il y a un parti qui pense que les millionnaires peuvent en faire plus, c’est Québec solidaire.»