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Québec cesse de verser une prime de 3,5% aux infirmières

La Presse Canadienne|Publié le 30 octobre 2023

Québec cesse de verser une prime de 3,5% aux infirmières

La Fédération interprofessionnelle de la santé, qui représente 80 000 infirmières, infirmières auxiliaires et autres professionnelles en soins, dénonce l’interruption du versement de cette prime, alors que le Québec peine à les retenir dans le réseau public. (Photo: La Presse Canadienne)

Parmi les primes du secteur public dont le versement sera interrompu dans les prochains jours par Québec se trouve une prime de 3,5% qui est versée à l’ensemble des infirmières, dénonce la FIQ.

La Fédération interprofessionnelle de la santé, qui représente 80 000 infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques, dénonce l’interruption du versement de cette prime, alors que le Québec peine à les retenir dans le réseau public.

La FIQ explique que cette prime avait été négociée lors du renouvellement de la convention collective 2020-2023. Selon elle, il ne s’agit donc pas d’une prime liée à l’urgence sanitaire, mais d’une prime de reconnaissance, d’une forme de rémunération différenciée pour les infirmières.

«Le comble de l’injure, c’est que le gouvernement a annoncé qu’il coupait la prime FIQ de 3,5% à l’ensemble des professionnelles en soins. Ça, j’insiste, ce n’était pas une mesure dans le cadre de la COVID. C’est une mesure qu’on a négociée dans le cadre de la dernière convention collective. Le gouvernement et madame LeBel souhaitaient faire une offre différenciée pour les professionnelles en soins. Et c’est le chemin qu’on a trouvé d’octroyer une prime de 3,5% à l’ensemble des professionnelles en soins. Et là, on nous annonce qu’on la coupe. Ça, j’avoue, je ne la comprends pas», s’est exclamé le vice-président de la FIQ, Jérôme Rousseau, en entrevue.

Le Conseil du trésor a confirmé lundi qu’il cesse de verser cette prime. Il fait toutefois une autre lecture du but et du contexte de cette prime.

«Il s’agit bel et bien d’une prime mise en place dans le contexte de la COVID, plus spécifiquement elle visait la reconnaissance des professionnelles en soins, suivant la reprise des activités en raison du délestage découlant de la pandémie. C’était pour reconnaître leur rôle essentiel dans la réorganisation des activités cliniques entraînée par la pandémie», explique le cabinet de la ministre Sonia LeBel.

Le Trésor concède que cette prime a bel et bien été négociée avec la partie syndicale, mais souligne qu’elle devait prendre fin le 30 mars 2023.

Du même souffle, il nie enlever cette prime. «On n’enlève rien; on cesse seulement de verser des sommes qui étaient encore versées, malgré le fait que l’urgence sanitaire est terminée depuis mai 2022.»

La CSQ et la CSN, qui représentent également des infirmières, ont confirmé que celles-ci étaient également touchées.

Cette prime, ont expliqué les deux organisations syndicales membres du front commun, était prévue dans une lettre d’entente.

Depuis la nouvelle offre déposée dimanche par la présidente du Conseil du trésor, qui incluait l’annonce concernant ces primes, Jérôme Rousseau a l’impression «qu’on s’éloigne» plutôt que de se rapprocher, alors que Québec dit vouloir renouveler les conventions collectives d’ici la fin de décembre.

La FIQ est également déçue des offres salariales de Québec et des exigences quant à la mobilité attendue des infirmières.

La ministre LeBel a aussi annoncé, dimanche, que son offre d’augmentation des salaires de 9% sur cinq ans pour l’ensemble des employés de l’État passait désormais à 10,3%. Le montant forfaitaire de 1000$ pour la première année demeure le même.

Aussi, la somme équivalant à 2,5% réservée à des priorités gouvernementales, comme des offres différenciées, passe à 3%.

Lia Lévesque, La Presse Canadienne