Les listes d’attente pour des services en santé mentale comptent quelque 20 000 personnes. (Photo: Nik Shuliahin pour Unsplash)
Québec ouvre les vannes pour rehausser l’accès aux services en santé mentale.
Le ministre délégué à la Santé, Lionel Carmant, a fait part mardi d’investissements de 1,15 milliard sur cinq ans, dont 361 millions $ d’argent neuf dans ce domaine.
Un des éléments clés du «Plan d’action interministériel en santé mentale» consiste à utiliser le service 8-1-1 comme porte d’entrée pour orienter les personnes vers des services adaptés en fonction de leurs besoins.
Le ministre Carmant a cependant précisé que l’on entend aussi embaucher et intégrer au réseau public de nombreux intervenants dans toutes les professions reliées. Ainsi, des sommes importantes seront consacrées à l’ajout de ressources humaines tant en psychologie qu’en psychiatrie, mais aussi en jumelant des intervenants spécialisés avec les patrouilles policières pour les nombreuses situations impliquant des personnes en crise.
Un effort multidisciplinaire
L’effort mettra également à contribution des infirmières praticiennes spécialisées, des travailleurs sociaux, des psychoéducateurs et plusieurs autres catégories d’emploi.
Des investissements de 85 millions $ sont également prévus pour rehausser les centres d’intervention en situation de crise, dont 10 millions $ pour créer deux nouveaux centres dans les régions du Saguenay–Lac-Saint-Jean et de l’Estrie, qui en sont dépourvus.
Un financement stable et récurrent sera octroyé aux organismes œuvrant en santé mentale à partir d’une enveloppe de 100 millions $ alors qu’une enveloppe de 470 millions $ est prévue pour agir auprès des jeunes et de leurs familles, dont 200 millions $ pour la promotion de la santé mentale et la prévention des dépendances en milieu scolaire.
Le budget du Plan d’action prévoit, de façon plus générale, plus de 300 millions $ pour améliorer l’accès aux services et un autre 100 millions $ pour prévenir et mettre en place d’autres options que les hospitalisations psychiatriques, dont plus de 40 millions pour le déploiement graduel de l’hospitalisation à domicile.
Des listes d’attente encore lourdes
Le ministre Carmant a expliqué que les listes d’attente pour des services en santé mentale comptent quelque 20 000 personnes. Il a toutefois fait valoir que les efforts déjà amorcés portent des fruits puisque les demandes de services ont augmenté de 30% à 40% depuis le début de la pandémie et que la liste d’attente s’est maintenue au même niveau plutôt que d’augmenter.
Évidemment, un programme de cette ampleur va certainement se heurter au problème de pénurie de main-d’œuvre, qui n’a pas épargné le domaine de la santé mentale. Le ministre Carmant a cependant tenu à rappeler que le gouvernement a annoncé différentes mesures à ce chapitre en décembre dernier, notamment l’embauche de personnes détenant un baccalauréat et qui ne sont pas admissibles à des ordres professionnels dans des disciplines de santé mentale et de relations humaines. Le secteur de la santé mentale doit également bénéficier de la formation accélérée, d’ici 2022, d’agents administratifs.