COTE 100 célèbre ses 35 ans d'existence cette année. (Photo: 123RF)
EXPERT INVITÉ. COTE 100 célèbre ses 35 ans d’existence cette année, mon père Guy ayant fondé l’entreprise en 1988. Une de ses premières activités a été de publier la Lettre financière COTE 100 à l’intention des investisseurs autonomes. Trente-cinq ans plus tard, nous publions toujours cette lettre, mais nos activités de gestion de portefeuille ont évolué sensiblement, la grande majorité étant maintenant axées sur la gestion de patrimoine pour des particuliers.
J’ai pensé qu’il serait intéressant de revenir sur les 35 années de notre entreprise. Quelles ont été nos pires erreurs, nos meilleures décisions stratégiques, les plus grands changements au sein de notre industrie, etc., aussi bien en ce qui concerne notre entreprise que la gestion de nos portefeuilles sous gestion? En somme, quels enseignements avons-nous tirés de notre long parcours, tant sur le plan corporatif que de l’investissement?
Il y a là probablement matière à écrire un livre! Pour lancer le bal, voici deux leçons que je retiens de notre expérience en investissement:
1. Une philosophie d’investissement évolue, mais ses fondements restent immuables.
Avec le recul, il me paraît évident que nous avons évolué considérablement dans notre manière d’investir. Dans les années 1990, notre univers d’investissement était centré sur le Québec, particulièrement les petites et moyennes sociétés québécoises. Au fil des ans, notre univers s’est graduellement élargi, englobant le reste du Canada, puis les États-Unis et enfin, ces dernières années, l’international.
Mon constat à ce sujet est qu’il existe des sociétés de grande qualité partout sur la planète et que la méthode d’investissement «valeur» s’applique à toutes les sociétés.
La base de notre philosophie d’investissement repose depuis le début sur le Système COTE 100. Encore aujourd’hui, il nous permet d’identifier plus facilement les titres de sociétés qui répondent à nos critères de base: bon bilan, excellente performance financière historique et évaluation raisonnable. Nous avons apporté des ajustements au Système COTE 100 en 2000, incorporant entre autres le niveau des taux d’intérêt dans le volet d’évaluation des titres; sinon, le système est resté le même et restera la base de notre recherche dans les années à venir, même si d’autres ajustements sont possibles.
Nous analysons les titres de la même manière qu’à nos débuts. Avec le temps, nous avons toutefois évolué en accordant une attention encore plus grande à la qualité d’une entreprise et de son modèle d’affaires. En somme, même si le volet quantitatif demeure toujours essentiel, la qualitatif d’une entreprise a pris davantage d’importance à nos yeux.
2. Encore moins de transactions.
Par rapport à nos débuts dans les années 1990, nous effectuons aujourd’hui sensiblement moins de transactions. Le taux de roulement moyen de notre portefeuille oscille autour de 15% depuis plusieurs années. Je ne dispose pas de cette statistique pour les années 1990, mais je soupçonne que le taux de roulement était passablement supérieur à 15%.
Avec les années, je réalise que moins nous négocions, moins nous risquons de commettre des erreurs coûteuses. Nous avons tous tendance à agir, à être hyperactifs. Cette tendance nous sert peut-être bien dans la plupart des sphères de notre vie, mais elle est selon moi des plus contre-productives en investissement.
Depuis 35 ans, l’équipe de COTE 100 est pleinement investie à partager avec vous son expérience et ses perspectives. Mon intention est de poursuivre cette minisérie de blogues sur nos 35 ans, une fois par mois pour l’année à venir. Encore une fois, n’hésitez pas à me faire part de vos commentaires et suggestions.
Philippe Le Blanc, CFA, MBA
Chef des placements chez COTE 100 et auteur du livre Avantage Bourse