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Rebond spectaculaire des mises en chantier aux États-Unis

François Normand|Publié le 21 juin 2023

Rebond spectaculaire des mises en chantier aux États-Unis

Selon les données mensuelles publiées mardi par le United States Census Bureau, les mises en chantier au sud de la frontière en mai ont fait un bond de 22% (ou 291 000 demandes de permis), soit le nombre le plus élevé depuis avril 2022 (1,803 million). (Photo: 123RF).

Les mises en chantier aux États-Unis ont fait un bond spectaculaire en mai pour atteindre 1,631 million d’unités. Une tendance qui accroît les pressions sur les prix du bois d’oeuvre en Amérique du Nord, alors que l’offre se comprime sur le continent, notamment en raison des feux de forêt au Québec.

Ainsi, selon les données mensuelles publiées mardi par le United States Census Bureau, les mises en chantier au sud de la frontière en mai ont fait un bond de 22% (ou 291 000 demandes de permis), soit le nombre le plus élevé depuis avril 2022 (1,803 million).

Depuis cinq ans, les mises en chantier aux États-Unis ont été supérieures à 1,6 million à seulement 11 reprises, selon une analyse des données historiques de l’agence fédérale effectuée par Les Affaires.

 

Depuis cinq ans, les mises en chantier aux États-Unis ont été supérieures à 1,6 million à seulement 11 reprises, selon une analyse des données historiques de l’agence fédérale effectuée par Les Affaires. (Source: U.S. Census BUreau, tableau : Les Affaires

Ce nombre élevé de mises en chantier en mai – qui a surpris bien des analystes – accentue donc la pression à la hausse sur les prix du bois en Amérique du Nord.

On peut notamment observer cet effet sur les contrats à terme sur le bois d’œuvre — ces produits fixent la valeur d’un actif à une date future — dont la valeur est en augmentation au Chicago Mercantile Exchange, la Bourse de référence des denrées et des ressources naturelles en Amérique du Nord.

Ce mercredi 21 juin en milieu d’avant-midi, les contrats à terme (CME Lumber Futures) s’échangeaient à 549,50$ US (724,24$ CA), en hausse de plus de 13% depuis le 1er juin.

 

L’indice Pribec en hausse de 8% depuis le 2 juin

Le Pribec — un indice composé qui communique chaque semaine de l’information sur les prix du bois (résineux et feuillus) au Québec — est aussi à la hausse depuis le 2 juin, passant de 564$ à 607$, soit une hausse de 8%.

La hausse de la demande nord-américaine de bois exerce une pression sur les prix, mais aussi en raison de l’offre qui a tendance à se comprimer, souligne à Les Affaires Michel Vincent, directeur économie et machés au Conseil de l’industrie forestière du Québec (CIFQ).

« À long terme, il y a la diminution de la possibilité forestière en Colombie-Britannique, les fermetures définitives d’usines en raison des prix actuels et de l’augmentation des coûts. À court terme, il y a l’arrêt des opérations de sciage dans les zones affectées par les incendies forestiers, causé par l’arrêt des approvisionnements dans une période où les inventaires de bois rond dans les cours d’usines sont pratiquement nuls ».

Cette hausse importante des mises en chantier en mai aux États-Unis se traduit aussi sur le niveau de confiance élevé des constructeurs d’habitations aux États-Unis, selon la National Association of Home Builders (NAHB).

En juin, la confiance des constructeurs dans le marché des maisons unifamiliales nouvellement construites en juin a augmenté de cinq points pour atteindre 55, selon l’indice National Association of Home Builders (NAHB)/Wells Fargo Housing Market Index (HMI), publié le 19 juin.

« Il s’agit du sixième mois consécutif où la confiance des constructeurs a augmenté, et c’est la première fois que les niveaux de sentiment dépassent le point médian de 50 depuis juillet 2022 », souligne la NAHB dans un communiqué.

Il faut dire aussi que l’économie américaine se porte relativement bien, selon les prévisions économiques du Mouvement Desjardins publiées le 17 mai.

Ainsi, après avoir cru de 2,1% en 2022, le PIB des Étts-Unis devait progresser de 1,1% en 2023 puis de 1,2% en 2024 (la moyenne des économies avancées est respectivement de 0,7% et de 1%).

Pour mettre les choses en perspective, le Québec devrait connaître une croissance économique de 0,4% en 2023 et de 0,6% en 2024, selon les économistes de Desjardins.