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Réduction des GES: Ottawa verse 17,9 M$ à des fermiers

La Presse Canadienne|Publié le 03 février 2022

Réduction des GES: Ottawa verse 17,9 M$ à des fermiers

Les projets, pour lesquels la contribution d'Ottawa totalise 17,9 millions $, ont été sélectionnés dans le cadre du Programme de technologies propres en agriculture (TPA). Neuf d'entre eux sont au Québec, représentant un investissement de 1,9 million $. (Photo: 123RF)

OTTAWA — Une soixantaine de projets visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) sur les fermes ont été approuvés, a annoncé jeudi le gouvernement fédéral.

«Nous voulons que le Canada continue d’être un leader en production alimentaire durable, tant sur le plan de l’environnement, mais aussi sur le plan économique et social», a dit la ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire, Marie-Claude Bibeau, lors d’une conférence de presse virtuelle.

Les projets, pour lesquels la contribution d’Ottawa totalise 17,9 millions $, ont été sélectionnés dans le cadre du Programme de technologies propres en agriculture (TPA). Neuf d’entre eux sont au Québec, représentant un investissement de 1,9 million $.

La fermière Marie-Claude Mainville, de Farnham, en Estrie, a présenté le séchoir à grains extérieur acquis avec une participation de 421 000 $ du gouvernement fédéral, se réjouissant au passage qu’avec ce programme l’argent soit investi «directement» dans les fermes.

L’entreprise dont elle est actionnaire, le Groupe Janor, a profité de l’investissement fédéral pour diversifier, réduisant la production bovine et en cultivant du grain pour la vente.

Le silo-séchoir qu’ils ont acquis fonctionne à la fois à l’hydroélectricité et au propane. Le séchage se fait dans le haut du silo, un processus qui permet une économie d’énergie.

«On entre un lot de grains et une fois qu’il est séché, qu’il est à la température et à l’humidité désirée, on laisse tomber le grain au fond, a-t-elle raconté. Là, il y a un processus de ventilation qui fait que la chaleur qui est encore dans le grain retourne dans le haut pour continuer de sécher le prochain lot de grain. Donc c’est un recyclage de la chaleur.»

L’ensemble des opérations dans le silo est informatisé. Le réservoir est également doté d’un système de sondes dans le silo et une station météo a été installée à l’extérieur qui détermine si le temps est propice à la ventilation.

20 ans pour rentabiliser

Les investissements dans des technologies plus vertes peuvent prendre bien du temps à être rentabilisés, a fait remarquer Bryce Wendland, le propriétaire d’une ferme de taille moyenne située au nord de Saskatoon.

M. Wendland a bénéficié d’un investissement de 251 000 $ du programme pour acquérir un séchoir à grains à haut rendement qui permet de produire du grain de qualité supérieure, d’éviter des cultures endommagées par les intempéries lors de la récolte et de sécher le grain plus proprement et efficacement.

Il a aussi installé un système d’alimentation au gaz naturel, ce qui serait plus écologique que le propane.

«Nous savions que ce serait plus dispendieux que le propane au départ, mais ça serait éventuellement moins cher à long terme», a-t-il dit.

Questionné sur le sujet, il a dit estimer qu’il lui faudra une vingtaine d’années pour rentabiliser son investissement dans l’équipement au gaz naturel. «Si je peux cultiver jusqu’à 65 ans, je vais l’avoir rentabilisé», a-t-il rigolé.

Le programme des TPA a été lancé en juin et dispose d’une enveloppe de 165,7 millions $. Il prévoit notamment que 50 millions $ seront spécifiquement réservés pour l’achat ou l’amélioration de séchoirs à grains plus écoénergétiques et 10 millions $ pour des systèmes d’énergie propre pour alimenter les fermes, comme le chauffage des poulaillers.

Environ 200 projets sont toujours en train d’être évalués. Nous étions «extrêmement heureux, mais aussi dépassés» par le nombre de demandes, a déclaré la ministre Bibeau, faisant remarquer que c’est pour cette raison que la plateforme libérale prévoit de tripler le budget du programme.