Pour 2022, la limite est de 18% de votre revenu gagné, jusqu’à une cotisation maximale de 21 210$. (Photo: 123RF)
La date limite du 1er mars pour déduire le revenu de l’année dernière avec votre régime enregistré d’épargne-retraite (REER) s’approche à grands pas. Si vous ne vous en êtes pas encore occupé, peut-être avez-vous raté les meilleures parties de ce véhicule d’épargne-retraite essentiel.
Cela fait des décennies que le REER est le principal instrument d’épargne des Canadiens, et pourtant la plupart d’entre nous repoussent le moment d’y avoir recours et attendent les dernières semaines, voire les derniers jours. En vérité, une stratégie d’épargne-retraite qui se respecte nous ferait procéder à notre cotisation annuelle à nos régimes dès que cela serait possible: pour 2022, la date en était le mois de janvier dernier. Cela permet au capital de votre investissement de s’accroître avec une imposition différée au maximum des possibilités.
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Si vous êtes parmi les milliers de personnes qui attendent la dernière minute pour investir dans un REER, votre planification (et peut-être votre compréhension des règles et des stratégies) n’est peut-être pas aussi complète qu’elle pourrait l’être. Voici une liste de ce qu’il faut que vous sachiez avant la date limite du 1er mars:
Quelle est la cotisation maximum autorisée pour votre REER?
Pour 2022, la limite est de 18% de votre revenu gagné, jusqu’à une cotisation maximale de 21 210$. Si vous êtes membre d’un régime de pension d’employeur, votre limite est réduite par un ajustement de pension ou du montant des prestations que vous avez gagnées au titre de ce régime au cours de l’année précédente. Si vous ne cotisez pas jusqu’à votre limite annuelle, le montant non utilisé est réservé comme «droit à cotisation», à utiliser lors d’une année future. Au même titre, vous pouvez être en mesure de cotiser plus que votre limite de 2022, en fonction des montants des droits à cotisations d’années précédentes. Si vos cotisez après le 1er mars, le montant n’en sera déductible que sur votre déclaration d’impôt sur le revenu de 2023.
Que se passe-t-il si je cotise trop à mon REER?
Vous avez le droit de dépasser à tout instant de 2 000$ vos droits à cotisation, mais ce montant n’est pas déductible. Tout solde qui dépasse vos droits à cotisations de plus de 2 000$ est sujet à une pénalité fiscale de 1% par mois jusqu’à ce que le montant excédentaire ait été retiré ou que les accroissements de votre limite personnelle de cotisation au REER aient couvert le montant de la cotisation excessive, en d’autres termes l’année suivante, quand votre limite de cotisation annuelle aura augmenté.
Où puis-je investir ma cotisation au REER?
Alors que les banques et d’autres institutions financières offrent des dépôts en liquide et des fonds communs qui sont des placements enregistrés, vous pouvez au lieu de cela choisir de créer un REER autonome, dans lequel vous pourrez détenir les types de placements suivants:
- Des actions cotées sur une place boursière désignée, au Canada ou ailleurs
- Des fonds communs de placement
- Des fonds négociés en bourse (FNB)
- Des obligations
- Des options d’achat et de vente
- Des bons du Trésor gouvernementaux
- Des dépôts à terme bancaires et des certificats de placement garanti (CPG)
Et si je n’ai pas suffisamment d’argent pour verser une cotisation à mon REER?
Si vous détenez des titres dans un autre compte, vous pouvez les transférer tels quels à un REER autonome comme «cotisation en nature». Le montant de cette cotisation est fondé sur la valeur des titres concernés sur le marché, qui ne peut pas dépasser vos droits à cotisations. Toutefois, il y aura des conséquences fiscales immédiates, car le transfert sera considéré comme une vente provenant de votre portefeuille imposable, donc la moitié du gain en capital en résultant doit être incluse comme revenu au titre de l’année à laquelle la cotisation en nature est effectuée. Si le placement à transférer vaut moins que ce que vous l’avez payé, vous n’avez pas l’autorisation de réclamer une perte en capital pour cette année-là ou les précédentes conformément aux règles normales régissant les déclarations de gains en capital.
Un REER est-il nécessairement la meilleure manière d’économiser pour la retraite?
Dans la plupart des cas, oui. Une déduction fiscale substantielle combinée au report à long terme de l’impôt sur le revenu et les gains en capital gagner au sein de ce régime peuvent procurer un joli pécule de retraité. Toutefois, depuis 2009, le REER a un rival fiscalement efficient: le compte d’épargne libre d’impôt. Un CELI vous permet de cotiser jusqu’à 6 500$ au cours de l’année 2023, plus les droits à cotisations éventuellement cumulés les années précédentes. Les limites annuelles ont changé au fil des années, et si vous n’avez jamais cotisé à un CELI, le montant maximum que vous pouvez y cotiser en 2023 est de 88 000$. Il n’y a pas de date limite aux cotisations, et l’on peut avoir un CELI pendant toute sa vie. Une différence essentielle avec les REER est que les cotisations à un CELI ne sont pas déductibles des impôts et que les montants retirés ne sont pas imposables. Alors, si vous prévoyez de toucher un revenu élevé à la retraite, un CELI présente un attrait particulier. De plus, le montant d’un retrait est ajouté à vos droits cumulés de cotisation, ce qui vous permet de remplacer cet argent à condition d’attendre l’année suivante pour le faire. On peut généralement détenir les mêmes sortes de placements dans un CELI et dans un REER. Dans la plupart des cas, le scénario idéal est d’utiliser à la fois le REER et le CELI au maximum de leurs possibilités.
Dois-je réclamer une déduction l’année de ma cotisation?
Non. Vous ne devez pas obligatoirement réclamer tout de suite une déduction pour une nouvelle cotisation au REER. Vous avez l’autorisation de la retarder jusqu’à une année d’imposition future, quelle qu’elle soit, vraisemblablement quand votre revenu sera supérieur et que la déduction aura plus de valeur.
Les cotisations au REER sont-elles moins importantes à l’approche de 71 ans?
Avec les REER, on a jusqu’à la fin de l’année de ses 71 ans pour convertir son régime à un régime enregistré de revenu-retraite ou une rente. Autrement, le REER sera révoqué et le total du solde en sera pleinement imposé d’un seul coup, issue très onéreuse. Il convient de noter que lorsque l’on a plus de 60 ans, ajouter de l’argent à son REER n’est plus nécessairement la meilleure stratégie. De plus, si vous avez cessé de travailler à plein temps ou complètement, votre revenu imposable peut être beaucoup plus bas, et qu’il vaudra sans doute mieux de commencer à transférer des actifs à votre régime bien avant la date limite de vos 71 ans. Les conséquences fiscales de retraits prématurés seraient inférieures à celles de vos années de travail au revenu plus élevé parce que vous vous trouveriez dans une tranche d’imposition inférieure. Il y a également d’autres facteurs qui peuvent entrer en jeu:
– Si vous vous attendez à recevoir un héritage important après l’âge de 70 ans, la manière dont cet argent sera investi pourra causer une augmentation de votre revenu imposable. Ici aussi, cela justifie de retirer assez tôt de l’argent de votre REER, si votre revenu imposable actuel est relativement faible.
– Le montant des droits à cotisation redéfini chaque année sera moins important si votre revenu diminue au cours des années précédant votre retraite, en raison de la restriction liée au revenu gagné.
Si votre revenu a toutes les chances de demeurer élevé bien après vos 70 ans, il vaut probablement la peine de continuer à cotiser autant que possible à votre régime et à accroître ainsi votre épargne, à la fois par de nouvelles cotisations et par la poursuite de votre report d’impôt.