Régions: le PQ veut investir 11G$ en infrastructures
La Presse Canadienne|Publié le 06 septembre 2022S’il devient premier ministre, Paul St-Pierre Plamondon sera désigné comme le ministre responsable de la région de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine. (Photo: La Presse Canadienne)
Sainte-Anne-des-Monts — Le Parti québécois (PQ) veut consentir 11 milliards de dollars (G$) de plus pour combler le retard dans les investissements en infrastructures dans les régions et donner à celles-ci davantage de pouvoirs avec un nouveau ministère.
La dixième journée de la campagne électorale s’est amorcée mardi matin en Haute-Gaspésie sous le thème du développement régional pour la formation souverainiste.
Celle-ci dénonce un «sous-financement chronique» dans les infrastructures en région. Le déficit d’investissements s’élève, d’après le chef péquiste, à 5G$ au cours des dix dernières années par rapport aux grands centres.
«Ça signifie des dizaines de projets importants en infrastructures qui n’ont pas lieu. Ça veut dire également des écoles qui ne sont pas mises à niveau, des routes mal entretenues, des bâtiments patrimoniaux qui sont laissés à l’abandon», a ajouté Paul St-Pierre Plamondon en conférence de presse, flanqué de ses candidats dans la région de la Gaspésie, Pascal Bérubé et Méganne Perry Mélançon.
Cette dernière, députée de Gaspé, a résumé les besoins de sa circonscription, tels que la réfection de la route 132 qui menace d’être emportée par la mer, des places en CPE et des investissements dans les écoles.
Pour réparer cette «injustice», un gouvernement péquiste injecterait un montant réservé exclusivement aux régions au plan québécois des infrastructures. La somme s’élèverait à 1,1G$ par année sur dix ans pour un total de 11G$.
Le PQ veut aussi remettre sur pied un ministère du développement régional. Il serait muni d’antennes dans toutes les régions, qui pourrait prioriser les projets en collaboration avec les acteurs locaux. Le ministère aurait aussi pour mandat de répartir l’enveloppe de 11G$ entre les régions.
M. St-Pierre Plamondon s’est défendu de vouloir ajouter une couche de bureaucratie avec cette nouvelle instance, ayant déjà existé avant d’être un dossier sous la gouverne du ministère de l’Économie. Son travail se limiterait à consentir «la volonté des régions». Le cœur de sa mission serait accompli en dehors de Québec avec des embauches de fonctionnaires en région, a-t-il expliqué.
S’il devient premier ministre, Paul St-Pierre Plamondon sera désigné comme le ministre responsable de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine. Il présiderait le comité interministériel de la région comme l’ont fait les premiers ministres péquistes Bernard Landry et Pauline Marois.
«Il faut regarder des données socio-économiques pour voir que c’est justifié d’avoir un engagement pour rétablir l’équité par rapport à la Gaspésie», a soutenu le chef péquiste, pointant que des MRC de la région sont parmi les plus dévitalisées du Québec.
Pascal Bérubé a rappelé que Jean Charest avait déjà été ministre responsable de la Capitale-Nationale lorsque l’élu libéral était à la tête du gouvernement.
«Si le premier ministre de l’époque a pu faire ça pour Québec, je pense que le Parti québécois doit faire ça pour la Gaspésie pour un autre mandat. Il y a des MRC comme la Haute-Gaspésie, Rocher-Percé, incluant les Îles-de-la-Madeleine, qui ont encore besoin d’une attention très forte de l’État», a évoqué le député de Matane-Matapédia.
Maison patrimoniale en ruine
Le chef du PQ s’est rendu mardi en fin d’après-midi sur le site d’une maison citée patrimoniale construite en 1916 au bord de la mer, à Chandler. Le bâtiment tombe en ruine et il est menacé par l’érosion des berges.
Le parti accuse le gouvernement Legault d’inaction dans son dossier pour financer des travaux d’urgence. Il s’agit d’un exemple où l’engagement du PQ pourrait servir, a mentionné M. St-Pierre Plamondon.
«Si on avait agi l’an dernier lorsqu’on a sonné l’alarme, ce bâtiment tiendrait toujours debout», at-il affirmé, accompagné de son candidat dans Bonaventure, Alexis Deschênes.
Sur un autre thème, le PQ a aussi réitéré son engagement de bonifier le programme remboursant les frais des patients devant se déplacer à plus de 200 km de leur domicile pour des soins spécialisés. Il propose notamment que la politique de déplacement des usagers s’applique dès les 100 premiers kilomètres parcourus.
Appui de Daniel Boucher
Comme en 2018 avec Jean-François Lisée, l’auteur-compositeur-interprète Daniel Boucher a offert son appui au PQ. Il s’est déplacé jusqu’à Sainte-Anne-des-Monts pour exprimer son soutien.
La performance du parti depuis le début de la campagne électorale le «fait vibrer», a témoigné l’artiste qui s’affiche ouvertement comme fervent indépendantiste.
«Parler clairement d’indépendance, s’assumer clairement pour l’indépendance du Québec sans complexe, avec fierté, le sourire aux lèvres ; j’aime beaucoup ce que je vois et ce que j’entends (du PQ)», a déclaré celui qui est conseiller municipal à Mont-Louis, en Haute-Gaspésie, depuis octobre 2021.
M. Boucher ne trouve pas la campagne électorale ennuyante jusqu’à maintenant. «Si je trouvais la campagne du Parti québécois plate, je serais resté chez nous», at-il dit à la réponse d’un journaliste, en marge de l’annonce sur le développement régional.
Cette dépêche a été rédigée avec l’aide financière des Bourses de Meta et de La Presse Canadienne pour les nouvelles.