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Rémi-Pierre Paquin: investir dans du tangible

Claudine Hébert|Édition de la mi‑novembre 2019

Pour le comédien Rémi-Pierre Paquin, 46 ans, les revenus de sa vie d'artiste, c'est bien. Mais ceux de sa vie ...

Pour le comédien Rémi-Pierre Paquin, 46 ans, les revenus de sa vie d’artiste, c’est bien. Mais ceux de sa vie d’entrepreneur, c’est encore mieux.

Quelle est votre relation avec l’argent ?

La richesse, à mes yeux, est toute simple. C’est de pouvoir dépenser au resto ou à l’épicerie sans avoir à m’inquiéter si je peux ou non me le permettre. Un confort qui a été un peu ébranlé il y a sept ans.

Que s’est-il passé ?

À l’automne 2012, je me suis retrouvé sans tournage à mon agenda. C’était la première fois que ça m’arrivait depuis 2005. Le tournage de Mauvais Karma et de l’émission Ça te prend ça, que j’animais à Z, ont pris fin en même temps. Je venais juste de m’acheter un chalet à Saint-Jean-des-Piles. Je me retrouvais donc avec beaucoup moins de revenus pour payer l’hypothèque de mon condo, à Montréal, et celle du chalet. Je suis devenu un peu nerveux. Cette situation précaire m’a fait réaliser que je devais trouver un revenu autre que celui de ma vie d’artiste, une source sur laquelle j’aurais un meilleur contrôle. C’est ce qui m’a mené à investir, avec des partenaires, dans une première taverne irlandaise Le Trèfle. Ce commerce a ouvert ses portes dans Hochelaga-Maisonneuve un an plus tard, en 2013.

Pourquoi avoir investi dans un pub ?

J’ai toujours aimé fréquenter les bars, les restaurants. Quand j’entre dans un de ces établissements, je perçois immédiatement ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas. J’aime participer au design, à la formule du succès. Il faut dire que mon père avait un commerce à Grand-Mère dans les années 1980. J’ai passé mon enfance dans sa boutique de meubles, où j’ai assisté à de nombreuses discussions d’affaires.

Et les finances, comment se portent-elles maintenant ?

Elles se portent mieux. Beaucoup mieux. Notre groupe vient d’ouvrir une troisième succursale Le Trèfle, dans le quartier Limoilou, à Québec. Grâce à ce partenariat d’affaires, je commence à moins m’inquiéter si j’ai une «passe» plus tranquille en matière de contrats. Certes, mes revenus de comédien peuvent me rapporter un bon coussin. Mais j’aimerais bien, dans un avenir rapproché, que mes revenus provenant du Trèfle me permettent, à eux seuls, de payer mes hypothèques, mes trois à quatre sorties au restaurant par semaine, et mes loisirs.

Investissez-vous à la Bourse, avez-vous d’autres placements ?

Ne me parlez pas d’actions, de fonds communs ou encore de bons du Trésor. Je n’ai pas, pour l’instant, cette fibre de vouloir investir sur du papier ou en mode virtuel. J’aime investir dans des produits tangibles dont je peux bénéficier en temps réel. À ce propos, mon condo, mon chalet et ma participation dans les pubs me permettent de «vivre» mes investissements.

Et les folles dépenses, en avez-vous ?

Pas vraiment. Quoi que, il y en a peut-être eu une. Lorsque j’ai décroché le contrat du personnage de Rémi Durocher, dans Les Invincibles, en 2005, je me suis offert une Ford Mustang GT de l’année. Mon père et mes frères m’ont d’ailleurs aidé afin que je puisse acheter le modèle GT. Je ne suis pas très dépensier, voyez-vous. J’ai encore cette voiture que je remise tous les hivers.