Rente de 60 à 62 ans: le choix revient au citoyen, dit le CPQ
La Presse Canadienne|Publié le 09 février 2023Le regroupement d’employeurs préfère des mesures incitatives aux plans financier et fiscal pour les travailleurs d’expérience, afin qu’il soit «toujours payant et intéressant de rester ou de retourner sur le marché du travail». (Photo: La Presse Canadienne)
À son tour, le Conseil du patronat du Québec doute de la pertinence de hausser l’âge minimal d’admissibilité à la rente de retraite de 60 à 62 ans.
Dans son mémoire soumis dans le cadre des consultations sur le Régime des rentes du Québec, le regroupement patronal affirme «mettre des bémols» à cette idée et rapporte que ses membres sont divisés sur la question.
Québec soupèse présentement différents scénarios touchant le Régime des rentes, dont celui qui a le plus fait parler: repousser l’âge minimal d’admissibilité à la rente de retraite de 60 à 62, voire 65 ans. Ceux qui prennent leur retraite avant 65 ans subissent alors une pénalité.
Or, le Conseil du patronat soutient que pour alléger la pénurie de main-d’œuvre, l’effet de repousser ainsi l’âge minimal «serait marginal».
«Pour ce qui est de l’enjeu de la pénurie de main-d’œuvre, repousser l’âge minimal d’admissibilité à la rente ne peut, selon nous, contribuer que de façon somme toute marginale à répondre à cet enjeu, et ce, pour plusieurs raisons», écrit le CPQ dans son mémoire.
Parmi ces raisons, il cite le fait que le taux d’activité des citoyens de 55 à 59 ans a déjà augmenté ces dernières années. Comme ces personnes sont plus éduquées, elles travailleront plus longtemps vraisemblablement, fait-il valoir.
Il rappelle, comme la FTQ et la CSN l’avaient fait mercredi, que bien des travailleurs de 60 et 61 ans sont fatigués, ont occupé pendant des années un travail dur physiquement. Il ne faudrait donc pas les pénaliser parce qu’ils choisissent de prendre leur retraite dès 60 ans.
Le regroupement d’employeurs préfère des mesures incitatives aux plans financier et fiscal pour les travailleurs d’expérience, afin qu’il soit «toujours payant et intéressant de rester ou de retourner sur le marché du travail».
«Le CPQ croit donc que le choix revient au citoyen. Chaque situation est différente. C’est pourquoi la décision de la prise de la retraite doit demeurer flexible. L’approche que nous voulons privilégier, c’est d’utiliser d’autres leviers à la disposition du gouvernement pour encourager la prise de la rente après 60 ans, notamment en misant sur la communication, la sensibilisation et l’information», a plaidé Karl Blackburn, président et chef de la direction du CPQ.