La Fiducie de contrôle Rogers, qui se compose en grande partie de membres de la famille Rogers, est une entité qui détient le contrôle des voix de la société et décide de la composition du conseil d’administration de l’entreprise. (Photo: 123RF)
Après le décès de la matriarche de la famille Rogers, ce week-end, un expert en gouvernance d’entreprise estime qu’il serait sage pour Rogers Communications d’attendre la conclusion de son accord de 26 milliards de dollars avec Shaw Communications avant de décider qui héritera des responsabilités de Loretta Rogers au sein de la société.
Richard LeBlanc, professeur de gouvernance et de droit à l’Université York, estime que l’entreprise devrait adopter une approche «réfléchie» lorsqu’elle décidera de la façon dont elle entend pourvoir les sièges de Loretta Rogers au conseil d’administration de l’entreprise et au comité consultatif de la Fiducie de contrôle Rogers.
La Fiducie de contrôle Rogers, qui se compose en grande partie de membres de la famille Rogers, est une entité qui détient le contrôle des voix de la société et décide de la composition du conseil d’administration de l’entreprise.
Avec la date limite du 31 juillet pour le regroupement entre Rogers et Shaw, Richard LeBlanc a noté qu’il était crucial pour l’entreprise de se concentrer sur l’enjeu le plus important: la prise de contrôle.
Selon lui, l’entreprise devrait probablement éviter un autre conflit de gouvernance publique semblable à la lutte de pouvoir familial très dramatique qui s’est déroulée l’année dernière. Celle-ci a commencé lorsque le président de l’entreprise, Edward Rogers, aussi fils du fondateur, a tenté d’évincer le chef de la direction de l’époque, Joe Natale.
Loretta Rogers était l’un des nombreux membres de la famille au centre de cette querelle. Elle a initialement soutenu les efforts de son fils pour remplacer Joe Natale, mais a déclaré plus tard qu’elle avait été induite en erreur au sujet des raisons justifiant son départ, changeant sa position.
Quand viendra le temps de décider des prochaines étapes pour le conseil d’administration et la fiducie, Richard LeBlanc s’attend à ce que les postes de Loretta Rogers soient pourvus par la même personne, «idéalement» un administrateur indépendant sans lien avec la famille ou un membre de la famille qui a la confiance des deux factions du clan Rogers.
Il a ajouté que la possibilité qu’Edward Rogers nomme un membre de la famille qui lui est spécifiquement fidèle «ne peut pas être exclue», bien qu’il pense que c’est moins probable.
«Il existe une façon professionnelle de remplacer les administrateurs et ce n’est pas avec des coups de coude ou une réaction immédiate, c’est par consensus et en adoptant un point de vue professionnel», a affirmé Richard LeBlanc. «Je pense que c’est une occasion pour Rogers de faire preuve de bonne gouvernance.»
Anthony Lacavera, de Globalive Capital, dont la société souhaite acheter Freedom Mobile _ l’opérateur de téléphonie mobile appartenant à Shaw qu’il a initialement fondé et que Rogers a l’intention de céder dans le cadre de la transaction _ a déclaré lundi, dans une entrevue, qu’il ne croyait pas que la mort de Loretta Rogers entraînerait des changements dans la stratégie commerciale de l’entreprise.
«Je n’ai aucun doute que les enfants vont continuer son héritage et faire passer l’entreprise au niveau supérieur, et Edward, à la barre, le fera», a-t-il affirmé.
Loretta Rogers était la veuve du fondateur de l’entreprise, Ted Rogers, décédé en 2008, et a joué un rôle important dans la construction de l’entreprise.