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Royal LePage: certaines mesures du budget vont amplifier les prix

Charles Poulin|Publié le 07 avril 2022

Royal LePage: certaines mesures du budget vont amplifier les prix

Dominic St-Pierre trouve intéressantes deux des mesures proposées, soit celles d’interdire les investissements étrangers sur le marché résidentiel canadien au cours des deux prochaines années et celle où les «flips», que le gouvernement appelle des «reventes précipitées», seront imposés comme des revenus d’entreprise. (Photo: 123RF)

BUDGET FÉDÉRAL. Certaines mesures annoncées dans le budget fédéral risquent d’amplifier encore plus les prix de l’immobilier résidentiel, estime Royal LePage.

Le vice-président et directeur général de l’entreprise au Québec, Dominic St-Pierre, affirme que l’idée du CELI immobilier est probablement celle qu’il comprend le moins. Ce nouveau compte d’épargne libre d’impôt permettra aux premiers acheteurs d’économiser jusqu’à 40 000 $ à l’abri de l’impôt en prévision d’une mise de fonds sur une propriété.

«C’est quelque chose qui va encore faire grimper la demande, souligne-t-il. Ça va offrir plus de pouvoir d’achat aux gens, ce qui va accélérer l’augmentation des prix sur le marché.»

Dans la même optique, il remarque que le crédit d’impôt pour l’achat d’une première propriété, que le gouvernement fait passer de 750 $ à 1500 $, agira de la même façon. «C’est un peu un coup d’épée dans l’eau, ça donne du gaz au marché et ça fait l’inverse de ce que le gouvernement veut réellement accomplir», note-t-il.

 

Accélération suffisante?

Dominic St-Pierre se réjouit par contre de l’annonce de l’accélération de la construction, avec un budget de 4 G$ sur cinq ans pour construire 100 000 logements supplémentaires.

«Ça, c’est une super bonne nouvelle, lance-t-il. Il reste à voir comment les sommes seront dépensées, mais ça va agir sur l’inventaire, qui est le problème du marché immobilier résidentiel présentement.»

Il se questionne toutefois sur l’impact réel de cette mesure. Le gouvernement avance qu’il veut que 3,5 millions de logements soient construits au cours de la prochaine décennie, mais on en accélère seulement 100 000.

«Si le manque à gagner est réellement de 3,5 millions de logements en 2030, est-ce que 100 000 est suffisant, demande-t-il. C’est une fraction de ce dont on a besoin.»

Il estime plutôt que la solution la plus efficace pour régler le problème de faible inventaire serait de modifier la réglementation entourant la construction. Il comprend toutefois que le gouvernement fédéral n’a pas la juridiction pour effectuer ces changements et que cela revient aux municipalités.

 

Mesures intéressantes

Dominic St-Pierre trouve intéressantes deux des mesures proposées, soit celles d’interdire les investissements étrangers sur le marché résidentiel canadien au cours des deux prochaines années et celle où les «flips», que le gouvernement appelle des «reventes précipitées», seront imposés comme des revenus d’entreprise.

«Ce sont de bonnes idées, avoue-t-il. Ça va donner un peu d’air au marché. Pour les reventes précipitées, si c’est une activité commerciale, ça devrait être imposé en conséquence.»

En même temps, rappelle-t-il, au sommet des achats de propriétés canadiennes par des étrangers en 2019, cela représentait seulement 4% des transactions à Montréal.