Maryse Audet, autrice du livre «Créons le nouveau monde en affaires» (Photo: courtoisie)
DES LEADERS ET DES MOTS. Un éveil de conscience, la consultante et formatrice Maryse Audet en a vécu un, et elle est convaincue que les dirigeants d’entreprises auraient avantage à suivre cette voie.
S’inspirant de son expérience, elle a pondu le livre Créons le nouveau monde en affaires, qui s’adresse aux gestionnaires qui font face à un environnement en plein bouleversement.
La prémisse de son ouvrage est simple : pour pouvoir évoluer et mieux répondre aux nouvelles réalités qui les entourent, les entreprises doivent être dirigées par des leaders qui changent, eux aussi.
«Il y a beaucoup de changements rapides et d’imprévus qui ont été exacerbés en partie par la pandémie, affirme-t-elle en entrevue téléphonique. Que ce soit à cause de la pénurie de main-d’œuvre, du télétravail, du manque de matière première, de l’épuisement ou de la démotivation des employés, on ne peut plus mener et contrôler comme avant.»
La conférencière prône donc un «lâcher prise» chez les dirigeants qui doivent faire plus de place à la spontanéité, aux aléas et à la créativité.
«C’est d’être plus dans le moment présent, mentionne-t-elle. Oui, il faut planifier, mais de manière moins rigide.»
L’autrice refuse cependant d’offrir des conseils organisationnels qui pourraient par exemple se traduire par de l’automatisation, des réaffectations ou à un recours à des travailleurs autonomes.
«Ce que j’observe, c’est que chaque leader possède ses propres solutions, précise-t-elle. Je ne vends pas de recettes. Chaque entreprise est unique et chaque leader l’est aussi.
Mais la transformation d’une entreprise passe par la transformation des leaders. C’est l’étape numéro un.»
Se changer
Ce que Maryse Audet tente donc d’inculquer, c’est qu’en gagnant en disponibilité mentale, le dirigeant pourra davantage être bienveillant, à l’écoute et créatif face à ce monde en mouvement accéléré.
«Il faut oser ralentir et se réserver du temps pour soi, estime-t-elle. Retrouver certaines passions et ne pas se sentir coupable si on souhaite s’offrir un lundi de congé afin de créer un équilibre. Cela aide à prendre de la hauteur, pour être moins dans une dynamique d’action-réaction. On aura alors les idées plus claires qui mèneront à des décisions meilleures que celles prises sous pression ou par intuition.»
Bref, le gestionnaire qui désire stimuler son intelligence émotionnelle doit parfois s’éloigner des réunions, des courriels ou d’autres considérations opérationnelles afin d’avoir du recul quant aux événements.
Celle qui agit comme consultante pour du diagnostic organisationnel mentionne que se réserver des plages horaires pour soi est une bonne approche. Du coaching et de la lecture permettent aussi d’entamer ce processus.
«On voudrait changer en une semaine, mais ce n’est pas possible, prévient-elle. C’est avec le temps et la patience qu’on voit la magie s’opérer, mais il faut rester indulgent envers soi-même. On doit vraiment y croire intérieurement, sinon cela ne marchera pas.»
Notre ami le cerveau
Maryse Audet passe une bonne partie de son ouvrage à nous parler de notre cerveau et de la place des émotions. Elle souligne que montrer sa vulnérabilité n’est plus à proscrire.
«Chez le gestionnaire, la pression d’avoir une armure et de tenir le flambeau reste forte, car on a peur d’avoir l’air faible, note-t-elle. Mais reconnaître des émotions, c’est la première étape vers un leadership bienveillant. En entreprise, si on les laisse de côté, cela engendrera des difficultés.»
Elle parle de notre matière grise pour aussi expliquer ce qui bloque le changement.
«Spontanément, le mot qui me vient en tête pour définir ce qui nous empêche d’avancer, c’est l’égo, mais je dois dire que le problème numéro un, ce sont surtout les habitudes. Nos croyances limitantes sont des obstacles.»
Elle s’intéresse donc aux distorsions cognitives et aux mentalités qui font qu’un dirigeant peut refuser d’envisager de changer son fusil d’épaule. L’inconscient joue même un grand rôle dans les peurs dont on ne saisit pas toujours l’ampleur.
Pour dégripper les blocages, elle propose une sorte de WD40 pour lubrifier l’âme, notamment la neuropuncture, qui mélange acupuncture et psychologie pour se libérer de charges émotionnelles.
«Je ne l’aurais pas écrit si cela n’avait pas été évalué scientifiquement sur l’activité cérébrale, précise-t-elle. J’étais la première à être fermée à ces concepts, donc je comprends comment les entrepreneurs peuvent se sentir. C’est normal qu’il y ait de la résistance.»
«Pour avoir moi-même expérimentée la neuropuncture, ainsi que des clients, je peux confirmer qu’elle permet à notre cerveau de se reprogrammer tout en ayant un effet sur le plan énergétique», écrit-elle.
Cette démarche qui vise à donner une pause à l’esprit s’accompagne de méditation, de yoga, de promenades ou d’activités physiques ou ludiques propres à chacun.
Avec son propos, Maryse Audet espère donc sensibiliser les leaders et provoquer une étincelle pour embraser le changement.
«Créons le nouveau monde en affaires» est publié chez Béliveau éditeur.