Le Consortium Vision Bridge-Bonaventure a dévoilé une deuxième mouture à son projet de développement du secteur. (Photo: Facebook)
Le Consortium Vision Bridge-Bonaventure a dévoilé une deuxième mouture à son projet de développement du secteur qui comprend 9500 logements, soit 2000 de plus que dans la première version annoncée en mai 2022.
Cette modification a été rendue possible grâce à la réduction des terrains réservés à l’activité économique de 1,5 million de pieds carrés.
«Nous avons un voisin, le Nordelec, qui veulent faire de l’activité économique sur une superficie comparable, explique le président du Groupe Devimco, Serge Goulet. Nous avons donc diminué le nôtre d’autant pour travailler en complémentarité avec lui. Les espaces libérés ont ainsi pu être récupérés pour y placer des logements.»
Cet ajout permettra d’accueillir entre 12 000 à 15 000 personnes dans le projet du Consortium, ce qui sera suffisant pour faire vivre les commerces de proximité, note Serge Goulet.
Il mentionne également que l’espace prévu pour le secteur des Artisans est presque doublé dans cette nouvelle mouture du projet du consortium, qui englobe Provencher_Roy, Fahey & Associés, Lemay, ACDF Architecture, Neuf Architectes, le Groupe Petra, le Groupe Devimco, Broccolini, le Groupe Mach et COPRIM.
Malgré l’ajout de logements, le président du Groupe Devimco soutient que la densification du secteur devrait être sensiblement la même que celle présentée dans le projet original.
La dernière version du projet concentre désormais le développement des activités économiques au sein du secteur d’emplois de Pointe-Saint-Charles, à l’ouest de la rue Bridge, du secteur commercial Bridge, du secteur des Artisans et de la Minoterie ADM.
Secteurs prioritaires
Le consortium a de plus dévoilé des secteurs de développement prioritaire pour du résidentiel mixte dans son projet.
Il s’agit des sous-secteurs de la Pointe-du-Moulin, les abords du bassin Wellington, le site de Ray-Mont logistique, la partie est du triangle Saint-Patrick et les berges du Canal.
«Ce sont des secteurs à proximité de la station du REM qu’on veut qui soient ajoutés (à celles déjà existantes), indique Serge Goulet. Il faut faciliter la mobilité et faire que les gens puissent se rendre facilement de Bridge-Bonaventure au centre-ville et vice-versa. Il y a également certains de ces sous-secteurs qui sont situés au bord de l’eau et nous voulons redonner l’accès aux berges aux citoyens.»
Démarrage du projet
Le président du Groupe Devimco rappelle que le dernier Plan directeur de mise en valeur (PDMV) de la Ville de Montréal, présenté en mars, prévoit le début des travaux pour 2025.
«C’est le maximum. Il ne faut pas que ça dépasse cette date-là. C’est faisable si on commence en 2025, mais il ne faut pas que ce soit reporté de nouveau. Nous ne voulons pas d’un autre Blue Bonnets, qui n’aboutit pas depuis dix ans. Il y a une urgence pour la crise du logement et la relance du centre-ville, plaide Serge Goulet. Il ne faut donc pas que le projet prenne encore dix ans avant de démarrer.»
Défis pour 2023
Il ajoute qu’il reste deux grands défis pour l’année 2023: le modèle de financement ainsi que l’outil réglementaire préconisé par la Ville pour modifier le zonage du secteur.
Serge Goulet mentionne que la Ville a émis la possibilité d’un plan d’aménagement d’ensemble. La Ville diviserait ainsi le projet en sous-secteurs qui auraient chacun leur propre consultation et un référendum à tenir.
«On ne peut pas aller dans un mécanisme comme ça parce que ça va prendre une éternité et nous pose un problème de prévisibilité», laisse-t-il tomber.
Le modèle de financement devra aussi être repensé. Serge Goulet pointe les dépenses en infrastructures, en décontamination, en aménagement des berges et en restauration du patrimoine industriel qui vont se chiffrer entre 1 milliard de dollars (G$) et 2G$.
«La Ville n’a pas les moyens de payer ça, avoue-t-il. De concert avec elle, nous nous sommes déjà attaqués à ça. Chose certaine, tout le monde devra mettre la roue à l’épaule. La Ville, le privé, les gouvernements et même les fonds de travailleurs.»
Le modèle développé pourrait ensuite servir pour d’autres projets d’envergure, avance-t-il.
Serge Goulet tient à souligner le changement d’attitude de la Ville face au projet depuis l’automne dernier.
«On sent que la Ville est réellement avec nous et cherche des solutions aux problèmes, affirme-t-il. J’ai parfois été critique face à l’administration, mais cette fois-ci, je dois dire que la Ville embarque avec nous.»