Selon Saputo, le marché alimentaire était concurrentiel
La Presse Canadienne|Publié le 10 novembre 2023Pour les ménages, la hausse du prix du panier d’épicerie a été l’élément le plus douloureux et le plus persistant de l’augmentation récente de l’inflation. (Photo: La Presse Canadienne)
Les pressions d’Ottawa sur les épiciers ont eu des échos chez Saputo, mais son grand patron assure aux actionnaires «qu’il n’y a pas grand−chose qui a changé» en ce qui concerne l’environnement promotionnel.
«Au sujet de la demande récente du gouvernement sur le contrôle de l’inflation alimentaire, nous continuons de travailler avec nos partenaires dans le commerce de détail pour amener des produits ayant une structure de coût efficace sur le marché», a répondu vendredi le président et chef de la direction, Lino A. Saputo, lors d’une téléconférence avec des analystes financiers.
Le gouvernement Trudeau a lancé, en septembre, un ultimatum aux épiciers afin de trouver des manières de stabiliser les prix. Le fédéral a menacé d’intervenir, notamment à l’aide de mesures fiscales, si les gestes posés par les épiciers ne le satisfont pas.
Pour les ménages, la hausse du prix du panier d’épicerie a été l’élément le plus douloureux et le plus persistant de l’augmentation récente de l’inflation. En septembre, le rythme annuel de l’inflation alimentaire s’établissait à 5,9%, selon Statistique Canada. L’inflation alimentaire s’est établie à 9,8% pour l’ensemble de 2022, un sommet depuis 1981.
Pour le patron du transformateur laitier montréalais, le marché canadien «reste» un marché concurrentiel. Il rapporte avoir observé «beaucoup d’activités promotionnelles dans les derniers mois». «Dans l’ensemble, ça reste concurrentiel, mais ce n’est rien que nous n’avons pas vu.»
L’entreprise a d’ailleurs misé sur les promotions afin de mousser sa marque Armstrong au Canada. «Nous continuons d’investir pour augmenter nos parts de marchés.»
Volatilité des prix
La volatilité des prix des denrées alimentaires n’est pas un phénomène exclusif au Canada. Les activités de Saputo au Royaume−Uni ont d’ailleurs souffert de cette situation, ce qui a entraîné une diminution de 41% de son bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA).
«L’année passée, au Royaume−Uni, le prix des intrants avait atteint un sommet. (…) Les types de produits que nous manufacturons, nous les gardons en stock pour 12 à 18 mois. Nous avons donc écoulé des stocks à prix élevés à un moment où le prix des denrées atteint un creux que nous n’avons pas vu depuis plusieurs années.»
Saputo a dévoilé un bénéfice net de 156 millions de dollars (M$) au deuxième trimestre clos le 30 septembre, ce qui représente une augmentation de 145 M$ par rapport à la même période l’an dernier. Le bénéfice ajusté par action atteint 43 cents. Les revenus, pour leur part, ont reculé de 3,1% à 4,3 milliards de dollars (G$).
Avant la publication des résultats, les analystes anticipaient un bénéfice ajusté par action de 43 cents et des revenus de 4,4 G$, selon la firme de données financières Refinitiv.
L’action de Saputo perdait 2,02 $, ou 6,95%, pour se négocier à 27,03 $ à la Bourse de Toronto vendredi avant−midi.
Stéphane Rolland, La Presse Canadienne