La ministre canadienne des Finances, Chrystia Freeland. (Photo: La Presse Canadienne)
Ottawa — Une nouvelle analyse des finances publiques des différents gouvernements du Canada indique que les revenus ont été beaucoup plus élevés que prévu au cours de la dernière année en raison de la hausse de l’inflation et de la croissance économique.
L’analyse du Mouvement Desjardins révèle que les dépenses étaient plus mitigées, mais que les dépenses liées à la pandémie étaient généralement inférieures aux prévisions.
En conséquence, les gouvernements fédéral et provinciaux ont tous constaté une amélioration de leurs estimations de déficit pour 2021-2022, mais Desjardins a constaté que l’usage de ces mannes fiscales par les gouvernements variait grandement.
Certains ont choisi d’en mettre une partie de côté en prévision de périodes plus difficiles, alors que d’autres ont tout dépensé.
Desjardins s’attend à ce que l’activité économique soit plus faible que ne le prévoient la plupart des gouvernements pour l’année prochaine et au-delà. Cela signifie que certains d’entre eux pourraient être confrontés à une situation budgétaire plus difficile qu’ils ne l’avaient prévu.
«Avec la croissance du produit intérieur brut (PIB) réel, l’inflation et les indicateurs du marché du travail dépassant les attentes du début de 2021, il n’est pas surprenant que les revenus aient été si élevés», indique l’analyse. «Les dépenses ont également été inférieures aux attentes, bien que plus modestement, en particulier dans les domaines les plus étroitement liés à l’économie comme les mesures liées à la COVID-19.»
En raison du vent économique favorable, les déficits budgétaires de l’exercice 2021-22 devraient désormais être universellement inférieurs à ceux initialement prévus au cours de la saison budgétaire 2021.
Certaines provinces, comme l’Alberta, le Québec et le Nouveau-Brunswick, prévoient accumuler des excédents d’exploitation. D’autres, comme le Manitoba, la Saskatchewan et Terre-Neuve-et-Labrador, pourraient rapporter des déficits moins importants en 2022-2023 par rapport à l’exercice précédent. Ces déficits se répartissent entre le financement des déficits d’exploitation et les investissements en capital.
Enfin, l’Ontario, la Colombie-Britannique, la Nouvelle-Écosse et l’Île-du-Prince-Édouard prévoient tous des déficits budgétaires plus importants en pourcentage du PIB cette année qu’au cours de l’exercice 2021-22, ce qui entraînera une augmentation du ratio de la dette nette au PIB, a déclaré Desjardins.
En matière de dette publique totale, le Canada a le ratio dette nette-PIB le plus bas du G7, note l’analyse. «Et bien qu’elle soit plus élevée qu’avant la pandémie, la position de la dette publique totale du Canada continue de se comparer très bien à celle des autres grandes économies avancées.»
Cette idée a été renforcée lorsque la firme Standard & Poor’s a réaffirmé la cote de crédit AAA du gouvernement du Canada avec une perspective stable à la fin d’avril 2022.