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Taux: la BCE doit éviter des hausses brusques, dit un responsable

AFP|Publié le 29 août 2022

Taux: la BCE doit éviter des hausses brusques, dit un responsable

«La hausse des taux d'intérêt pourrait présenter des défis pour les entreprises et États fortement endettés», a affirmé la Banque centrale européenne dans son rapport semestriel sur la stabilité financière. (Photo: 123RF)

Francfort — Le chef économiste de la Banque centrale européenne Philip Lane a prôné lundi un rythme «régulier» de relèvement des taux d’intérêt pour faire face à la forte inflation, contrant les spéculations sur une action plus énergique dès septembre suggérée par d’autres banquiers centraux.

En cumulé, une hausse de taux va générer «moins de réactions défavorables», en particulier sur la stabilité des prix, «si elle prend la forme d’une série calibrée en plusieurs étapes plutôt qu’un plus petit nombre d’augmentations de taux plus importantes», a déclaré M. Lane dans un discours prononcé à Barcelone.

Selon ce membre influent du conseil des gouverneurs de la BCE, un «rythme régulier» de hausses qui n’est ni trop lent ni trop rapide est «important» en vue de combler l’écart entre le taux actuel et celui dit «neutre» qui ne stimule ni ne ralentit l’économie.

Ses remarques vont alimenter le débat sur les actions futures de l’institution qui a déjà relevé fin juillet d’un demi-point de pourcentage ses trois principaux taux directeurs pour les porter entre 0% et 0,75%, une première en plus de onze ans pour juguler une inflation poussée vers le haut par la guerre en Ukraine.

Alors que les observateurs s’attendent à une nouvelle hausse des taux lors de la prochaine réunion du 8 septembre, plusieurs responsables monétaires estiment que le risque d’être trop timoré face à l’inflation est plus grand que celui de frapper fort avec des hausses de taux marquées.

Il convient d’agir avec «détermination» pour combattre l’inflation, «même au risque d’une croissance plus faible et d’un chômage plus élevé», a plaidé samedi Isabel Schnabel, membre du directoire de la BCE, lors de la réunion de Jackson Hole de la Réserve fédérale américaine.

Suite à cette intervention «la probabilité d’un mouvement de 75 points de base a augmenté» en septembre, a commenté Frederik Ducrozet, chef économiste chez Pictet Wealth Management.

Le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau a lui aussi défendu une action «soutenue et déterminée» de la BCE pour éviter que des «anticipations d’inflation plus élevées nous obligent à des relèvements de taux agressifs».

M. Lane a par ailleurs confirmé lundi que dans un contexte économique très volatil, la BCE changeait sa stratégie de communication consistant à annoncer à l’avance la future trajectoire de ses taux et entrait dans une «nouvelle phase» avec une approche de communication «réunion par réunion».