La Nationale suggère à ses employés d’être en présentiel 40% du temps.(Photo: La Presse Canadienne)
Le grand patron de la Banque Nationale (NA) s’inquiète de l’effet du télétravail sur la vitalité du centre-ville de Montréal, mais il compte garder une approche «flexible» avec ses employés par rapport à leur présence au bureau.
Même après les mesures d’assouplissement sanitaires, l’adoption massive du télétravail a été particulièrement difficile pour les petits commerces du centre-ville. Cette situation préoccupe le président et chef de la direction de la Banque Nationale, Laurent Ferreira.
«Je m’inquiète pour le centre-ville de Montréal et je pense que la communauté d’affaires a une très grande responsabilité (d’assurer) le dynamisme de l’écosystème de Montréal», répond−il en entrevue, vendredi, en marge de l’assemblée des actionnaires de l’institution financière.
M. Ferreira ne veut toutefois rien imposer pour le moment à ses équipes. «On veut une approche flexible. On veut que les équipes s’organisent entre elles et qu’elles décident quand elles doivent se rencontrer, travailler ensemble.»
L’approche contrasterait avec celle de la Banque Royale qui demande à ses employés de travailler de trois à quatre jours par semaine en présentiel, selon la nature de leur tâche.
La Nationale y va plutôt d’une suggestion d’être en présentiel 40% du temps. M. Ferreira avoue qu’il aimerait un «meilleur équilibre» qui tendrait vers une plus grande présence au bureau que ce seuil, mais il n’a pas l’intention de l’imposer à ses troupes pour le moment. «Je le mentionne de façon générale pour la communauté des affaires».
En tant qu’employeur, la Nationale joue un rôle important sur l’achalandage du centre-ville avec ses quelque 12 000 employés rattachés au siège social montréalais. La banque procédera d’ailleurs à un déménagement graduel vers une nouvelle tour d’une quarantaine d’étages à partir de la deuxième moitié de cette année. Le projet, annoncé en 2018, représente un investissement de plus d’un demi−milliard.
L’adoption du télétravail amène des débats dans le milieu des affaires. Tandis que certaines organisations y voient une façon d’attirer les employés, d’autres craignent que la distance physique nuise à la productivité et à la création d’un sentiment d’appartenance.
Le télétravail n’a pas eu d’effet défavorable sur la productivité des employés de la Banque Nationale, répond le dirigeant. Le dynamisme du centre−ville est vraiment la motivation derrière les préoccupations du banquier. «On aime ça quand on arrive en ville et que les restaurants sont ouverts, que les cafés sont ouverts, en tout temps.»