Tests rapides: un outil important, mais qui a ses limites
La Presse Canadienne|Publié le 07 avril 2022Les sources potentielles d’erreur comprennent une technique inappropriée, des tests utilisés trop tôt dans la maladie pour que les niveaux viraux soient détectables et des données préliminaires suggérant que les tests rapides sont moins sensibles au variant Omicron. (Photo: La Presse Canadienne)
Toronto — Les experts soutiennent que les tests antigéniques rapides sont en train de devenir un outil important alors que la stratégie pandémique du Canada met désormais l’accent sur une responsabilité individuelle.
Les spécialistes préviennent toutefois que les résultats des tests rapides doivent être considérés avec prudence en raison des limites concernant l’exactitude et la précision du diagnostic.
Un professeur de génie biomédical et d’immunologie à l’Université de Toronto affirme que les tests rapides sont un moyen simple et pratique pour aider les Canadiens à faire de meilleurs choix concernant leur santé et la sécurité des autres.
Mais Omar Khan affirme que les tests rapides fonctionnent mieux lorsqu’ils sont associés à des stratégies de surveillance publique qui peuvent suivre la propagation des variants afin d’éclairer les politiques en matière de santé.
Le Dr Christopher Labos, un cardiologue montréalais diplômé en épidémiologie, affirme qu’il faut plus d’un test rapide pour exclure une infection en raison des taux élevés de faux négatifs.
Selon lui, les sources potentielles d’erreur comprennent une technique inappropriée, des tests utilisés trop tôt dans la maladie pour que les niveaux viraux soient détectables et des données préliminaires suggérant que les tests rapides sont moins sensibles au variant Omicron.
En février, la Table consultative scientifique sur la COVID-19 de l’Ontario a publié les résultats d’une analyse d’études prépubliées suggérant que la sensibilité combinée des tests antigéniques rapides pour détecter les infections à Omicron est d’environ 37%, contre 81% pour le variant Delta.
Santé Canada indique sur son site Web qu’il n’a «aucune preuve» que les variants affectent la capacité des tests approuvés par l’agence à confirmer les cas de COVID-19, mais note que ces nouveaux dispositifs font toujours l’objet d’une enquête.
«Maintenant que nous sommes dans la phase “jugez vos propres risques” de la pandémie, je pense que les gens doivent se rendre compte que le risque de faux négatifs avec des tests rapides est très réel», soutient M. Labos, notant que des preuves suggèrent que le taux de faux positifs est assez faible.
«Si vous considérez votre résultat négatif comme une permission pour revenir à la normale, vous pourriez infecter d’autres personnes par inadvertance, donc je continuerais à m’isoler, à répéter les tests et à m’assurer que vous n’avez pas de COVID.»
Les Québécois âgés de 70 ans et plus peuvent depuis mercredi commencer à prendre rendez-vous pour une quatrième dose d’un vaccin contre la COVID-19. Les personnes âgées de 60 ans et plus pourront à leur tour prendre rendez-vous dès le 11 avril.
Il est recommandé de respecter un intervalle minimal de trois mois entre la première et la deuxième dose de rappel.