Tim Walz, un atout pour les relations canado-américaines
La Presse Canadienne|Mis à jour le 30 septembre 2024«Je m’y lance corps et âme!» a témoigné M. Walz dans un message sur les réseaux sociaux. (Photo: Jacquelyn Martin La Presse Canadienne)
Washington — La vice-présidente Kamala Harris a choisi le gouverneur du Minnesota, Tim Walz, comme colistier, marquant une étape importante depuis son accession comme candidate démocrate en vue de l’élection présidentielle de novembre. Le gouverneur a également une bonne connaissance des relations canado-américaines.
«En tant que gouverneur, entraîneur, enseignant et vétéran, il a été utile aux familles de travailleurs comme la sienne», a publié mardi Mme Harris sur la plateforme X.
Kamala Harris a officiellement décroché l’investiture démocrate lundi et devrait participer à un rassemblement avec M. Walz à Philadelphie mardi soir.
Le principal intéressé a déclaré que c’était l’honneur de sa vie de se joindre à la campagne présidentielle.
«Je m’y lance corps et âme!» a témoigné M. Walz dans un message sur les réseaux sociaux.
La recherche d’un candidat à la vice-présidence a commencé il y a à peine deux semaines, après que le président Joe Biden s’est retiré de son poste de candidat en raison d’inquiétudes concernant son âge et son acuité mentale. Il a immédiatement soutenu Mme Harris pour prendre la relève.
Dans les jours turbulents qui ont suivi, Tim Walz a attiré l’attention nationale pour ses apparitions à la télévision et a été reconnu comme le père de l’argument de plus en plus populaire des démocrates selon lequel leurs adversaires républicains sont «tout simplement bizarres».
Une bonne compréhension des relations canado-américaines
M. Walz est déjà bien connu à l’ambassade du Canada à Washington et au consulat général du Minnesota, a déclaré Kirsten Hillman, ambassadrice du Canada aux États-Unis.
Il «connaît bien le Canada», a-t-elle précisé.
M. Walz, 60 ans, est un ancien combattant, un éducateur à la retraite et un partisan syndical dont l’État partage une frontière de 885 kilomètres avec le Canada.
«Avec l’expérience de M. Walz et de Mme Harris au Canada, ce sont deux personnes qui auront une bonne compréhension de la relation entre les deux pays», a déclaré Matthew Lebo, spécialiste de la politique américaine à l’Université Western de London, en Ontario.
Kamala Harris, qui a vécu à Montréal lorsqu’elle était adolescente, devrait se laisser guider par la feuille de route de M. Biden pour piloter la relation entre les États-Unis et le Canada.
Le mandat de M. Biden a été décrit comme plus stable que celui de son prédécesseur, en ce qui concerne les relations entre les États-Unis et le Canada, mais en même temps, pas très différent de celui de l’administration de l’ancien président Donald Trump, qui a forcé une renégociation de l’ancien Accord de libre-échange nord-américain.
Le traité a été remplacé par l’Accord Canada–États-Unis–Mexique, que le gouvernement canadien a salué comme un succès, mais auquel Mme Harris s’est opposée, affirmant qu’il n’en faisait pas assez pour protéger les travailleurs américains ou l’environnement.
M. Trump a également introduit des droits de douane d’une valeur de plusieurs milliards de dollars, en particulier sur les importations chinoises, et il a menacé d’en imposer davantage s’il remportait un second mandat.
M. Lebo estime qu’il est probable que Tim Walz comprenne la valeur du commerce entre le Canada et les États-Unis.
Le site Web du Conseil canadien des affaires décrit la relation du pays avec le Minnesota comme étant plus qu’un simple amour partagé du hockey. Les liens commerciaux sont étroits, notamment dans les domaines de l’énergie et de l’agriculture.
«L’Ontario et le Minnesota réalisent des milliards de dollars en échanges commerciaux bilatéraux chaque année. Nous avons convenu de la nécessité de protéger et de développer nos liens économiques solides, y compris nos secteurs croissants de l’agriculture et de l’énergie», a d’ailleurs affirmé le premier ministre Doug Ford sur les réseaux sociaux après la visite de M. Walz à Queen’s Park, en juin dernier.
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Un tempérament «canadien»
M. Walz semble également «canadien» en termes de tempérament et de valeurs, a observé M. Lebo.
«Le Minnesota est peut-être l’État qui ressemble le plus au Canada», a avancé le professeur.
Comme élu, Tim Walz a également poussé les politiques sociales à s’aligner sur celles du gouvernement canadien actuel.
M. Walz et ses collègues législateurs ont éliminé presque toutes les restrictions de l’État en matière d’avortement, protégé les soins d’affirmation de genre pour les jeunes transgenres et légalisé l’usage récréatif de la marijuana, a rappelé M. Lebo.
Les démocrates du Minnesota ont également financé des repas scolaires gratuits pour les enfants et a rendu la scolarité gratuite dans les collèges publics pour les étudiants issus de familles gagnant moins de 80 000 dollars par an. M. Walz a été félicité pour avoir consacré des fonds publics à la couverture d’assurance maladie, quel que soit le statut d’immigration d’une personne.
M. Lebo a supposé que Walz pourrait être critiqué pour sa réponse aux manifestations après le meurtre de George Floyd par un policier de Minneapolis, en 2020, et pour la surveillance par son administration de certains programmes en période de pandémie.
Le gouverneur, avec son attitude «gentille du Minnesota», pourrait contribuer à construire un pont important entre les démocrates et les électeurs dans des États clés comme le Michigan, la Pennsylvanie et le Wisconsin. M. Trump a remporté ces États en 2016 et ils sont passés du côté de M. Biden en 2020.
La décision de Harris de choisir M. Walz comme colistier montre qu’elle cherche à obtenir davantage de votes blancs, a aussi relevé M. Lebo. On craignait qu’elle ait moins de succès auprès de ces électeurs que Joe Biden, a-t-il soupesé, alors qu’ils pourraient être essentiels à une victoire démocrate.
«Elle cherchait quelqu’un qui pourrait plaire aux électeurs indépendants», a avancé M. Lebo.
Le candidat républicain à la vice-présidence, JD Vance, a critiqué le nouveau colistier de Mme Harris, qualifié de libéral d’extrême gauche par l’équipe de campagne de Donald Trump.
«Cela montre à quel point Kamala Harris est radicale», a déclaré mardi JD Vance, sénateur de l’Ohio.
— Avec des informations de The Associated Press.
Kelly Geraldine Malone