Transat: l’inflation ne gâche pas l’envie de voyager cet hiver
La Presse Canadienne|Publié le 15 Décembre 2022(Photo: La Presse Canadienne)
Pour le moment, l’inflation et l’incertitude économique ne semblent pas avoir remis en cause les projets des voyageurs pour la saison hivernale, selon les réservations déjà effectuées auprès de Transat.
Le transporteur aérien montréalais affirme que les réservations en prévision d’un voyage cet hiver sont à un niveau semblable à celui observé à pareille date pour l’hiver 2019, soit avant la pandémie. Pour la saison, le revenu par passager-mille est environ 15% plus élevé qu’à l’hiver 2019.
La forte demande contribue à la hausse des prix, ce qui aide à composer avec des coûts en hausse, a expliqué la présidente et cheffe de la direction, Annick Guérard, lors d’une conférence téléphonique visant à discuter des résultats du quatrième trimestre terminé le 31 octobre. «Les consommateurs sont prêts à payer davantage pour voyager.»
La dirigeante estime que «les gens maintiennent leur envie de voyager et que la dépense voyage est prioritaire pour eux, même dans un contexte de ralentissement économique et d’inflation».
Pour le prochain exercice, qui se terminera le 31 octobre 2023, la société prévoit déployer une capacité équivalente à 90% de celle de 2019. Ce scénario se base sur les projections de l’International Air Transport Association (IATA).
Les dépôts des clients, qui ont atteint 602,5 millions de dollars (M$), excèdent de 7% le seuil d’avant la pandémie à pareille date. Tim James, de Valeurs mobilières TD, y voit «la confirmation que la demande pour le voyage touristique est sur une bonne lancée».
Des résultats supérieurs aux attentes
Transat a dévoilé, jeudi, une perte moins grande que prévu et des revenus supérieurs aux attentes au quatrième trimestre de son exercice 2022.
La société a enregistré une perte nette de 126,2M$ par rapport à 121,3M$ à la même période l’année précédente. En excluant les éléments non liés à l’exploitation, Transat a affiché une perte ajustée diluée par action de 2$.
Les revenus, pour leur part, se sont établis à 573,1M$, comparativement à 62,8M$ à la même période l’an dernier. La capacité offerte était équivalente à 91% de celle de 2019.
Avant la publication des résultats, les analystes anticipaient une perte par action de 2,40$ et des revenus de 555,33M$, selon la firme de données Refinitiv.
Il faudra toutefois attendre l’exercice 2024 avant que la société ne soit plus contrainte de puiser dans ses réserves pour financer ses activités, a réitéré le chef de la direction financière, Patrick Bui. «L’année 2023 est toujours une année de transition. […] Pour l’année 2023, notre objectif est d’être aussi près que possible de l’équilibre budgétaire.»
Si la reprise est de bon augure, les investisseurs doivent demeurer vigilants en raison de l’endettement élevé de l’entreprise, souligne Kevin Chiang, de Marchés mondiaux CIBC. À la fin octobre, la dette nette était de 1,6 milliard $.
«Bien que les résultats et les prévisions de Transat étaient supérieurs à nos attentes, l’endettement important de l’entreprise reste une source de préoccupation», a commenté l’analyste financier, dans une note.
M. Bui a assuré qu’il était «plus que conscient» du niveau d’endettement élevé de l’entreprise, dont les activités ont été sous forte pression au plus fort de la pandémie. «Nous continuons de planifier notre phase de désendettement, ce qui sera possible grâce à une combinaison de l’amélioration de la rentabilité, de la génération de liquidités, d’une amélioration du fonds de roulement et du refinancement.»
L’action de Transat gagnait 9 cents, ou 2,88%, à 3,22$ à la fin de la séance de la Bourse de Toronto.