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Trois actions à détenir en période d’inflation

Morningstar|Publié le 20 juillet 2022

Trois actions à détenir en période d’inflation

Géant de la vente au détail aux États-Unis, Walmart vend une gamme variée de marchandises générales et d’articles d’épicerie. (Photo: 123RF)

Une inflation débridée a fait grimper le prix des marchandises, que ce soit celui de l’épicerie, de l’essence ou d’autres articles ménagers, et ponctionné une grosse partie du budget de la consommation. Aux États-Unis, les prix annuels à la consommation ont bondi de 9,1% en juin, la plus grosse augmentation en plus de quarante ans. Même chose au Canada où la hausse se chiffre à 8,1%.

Néanmoins, l’inflation est généralement une bonne chose pour les détaillants et les sociétés de biens de consommation, des prix plus élevés sont synonymes de valeur des ventes plus élevée. Une façon dont les investisseurs peuvent contrebalancer les effets corrosifs de l’inflation sur leur porte-monnaie est d’ajouter certaines de ces sociétés à leur portefeuille de placement.

Les chaînes de magasins qui suivent sont des noms de premier ordre à envisager. Les consommateurs peuvent resserrer leurs dépenses, mais ils auront toujours besoin des biens et des services de ces sociétés, faisant de ces actions certains des meilleurs choix défensifs à détenir pendant diverses conditions boursières notamment les marchés baissiers.

 

Target (TGT, 154,90$ US)

Grand détaillant de marchandises générales aux États-Unis, Target offre toute une série de produits dans plusieurs catégories: produits de beauté et nécessités du foyer (26% de ses ventes en 2021), produits alimentaires et boissons (19%), accessoires d’ameublement et de décoration (19%), biens durables (18%) et produits vestimentaires et accessoires (17%).

La société est aussi fortement développée dans le commerce électronique, qui représente environ 19% de ses ventes.

Réagissant promptement au changement de comportement du consommateur en raison d’une inflation en surchauffe, Target a annoncé une liste toute neuve d’avantages et de promotions pour la rentrée scolaire. Ce détaillant a augmenté à 20% la réduction accordée aux élèves et aux étudiants tout en prolongeant son événement préparatoire pour les enseignants de près de six semaines.

«Target s’est adapté à la numérisation du commerce de détail, mais nous pensons qu’elle est confrontée à un environnement extrêmement compétitif où les coûts de transfert pour la clientèle sont négligeables», dit un rapport sur les actions de Morningstar, qui souligne que le détaillant pourrait être vulnérable à une offensive de la concurrence.

Cela dit, les efforts de la société (commencés en 2007) pour rénover ses magasins et les utiliser comme des centres multiréseaux de traitement des commandes sont impressionnants. «Elle devrait demeurer en meilleure position que ses rivales, particulièrement en raison de ses réductions de coûts et des marques qui lui appartiennent», dit l’analyste d’actions de Morningstar Zain Akbari.

Bien que les ventes de Target aient connu une poussée depuis le début de la pandémie, cet environnement inflationniste plus instable pourrait mettre les revenus et les profits sous pression, affirme M. Akbari, qui a récemment baissé la juste valeur de l’action de 171$ US à 166$ US.

Cette décision a été motivée par «les plans de la direction qui souhaite se concentrer plus activement sur l’optimisation des inventaires par des remises, des liquidations et d’autres mesures destinées à résoudre le déséquilibre récent de sa gamme causé par les changements des habitudes de dépenses du consommateur en raison d’une inflation galopante», ajoute-t-il.

 

Kroger (KR, 46,84$ US)

La plus grosse entreprise d’épicerie aux États-Unis, Kroger exploite diverses enseignes dans l’ensemble des États-Unis. Environ 83% de ses magasins ont des pharmacies et près de 60% vendent aussi de l’essence. La société exploite également 120 bijouteries fines.

Bien que des facteurs propres au secteur érodent sa position concurrentielle, Kroger continue de bénéficier d’actifs incorporels et d’avantages de coûts qui perdurent. «De tous les épiciers traditionnels, Kroger est positionnée de façon unique pour défendre ses rendements contre une offensive de la concurrence qui devrait s’intensifier alors qu’Amazon, les grandes surfaces et les magasins qui pratiquent le rabais intensif ont des politiques de prix agressives pour stimuler leurs ventes», dit un rapport sur les actions de Morningstar.

L’échelle locale de Kroger sur le marché lui permet de réduire ses coûts, ce qui alimente une politique de prix concurrentielle et permet le financement nécessaire pour développer sa présence dans les réseaux émergents. «Ses progrès devraient être accélérés grâce à des partenariats avec Walgreens, Microsoft, et autres qui, selon nous, ne sont pas offerts à ses rivales plus petites parce qu’elles ne peuvent pas fournir la même valeur à des contreparties», affirme M. Akbari.

Le vaste référentiel de données sur le consommateur de Kroger devrait jouer un grand rôle dans sa transformation numérique. «Nous pensons que les données joueront un rôle essentiel dans les efforts fournis par les détaillants pour dominer le trafic, l’efficience et la conversion, et anticiper que sa longue relation intime avec ses nombreux clients (96% des ventes sont liées à une carte de fidélité) a créé un actif monétisable que peu de sociétés peuvent égaler», affirme M. Akbari, qui a récemment augmenté la juste valeur de l’action de 43$ US à 47,50$ US.

De plus, ajoute-t-il, la capacité qu’a Kroger de réduire ses coûts de distribution, ses investissements dans des produits multicanaux ainsi que ses capacités dans la chaîne logistique devraient lui permettre de continuer à surclasser ses rivales exerçant dans un secteur d’activité unique non diversifié.

 

Walmart (WMT, 130,46$ US)

Géant de la vente au détail aux États-Unis, Walmart vend une gamme variée de marchandises générales et d’articles d’épicerie. Les États-Unis représentent 82% de ses ventes alors que le Mexique et l’Amérique centrale (6%) et le Canada (4%) sont ses plus gros marchés externes. Environ 56% des ventes de la société proviennent de l’épicerie, 32% des marchandises générales et 11% des articles de santé et de bien-être. Elle exploite aussi plusieurs propriétés de commerce électronique, à part son site du même nom, comme Flipkart et shoes.com. Walmart est aussi propriétaire d’une part d’environ 10% du détaillant en ligne chinois JD.com.

La forte bastille économique de la société provient de ses actifs incorporels et d’un avantage de coût durable. «Avec une taille sans rivale, une force d’achat prodigieuse, une image de marque forte et une plateforme de commerce électronique en pleine croissance, Walmart est le seul détaillant américain qui puisse rivaliser à tous les niveaux avec les produits au détail d’Amazon», dit un rapport sur les actions de Morningstar.

Bien que l’environnement du commerce de détail soit intensément concurrentiel, l’échelle de Walmart lui procure un avantage de coût que la société peut utiliser pour garder ses prix à un faible niveau. «Walmart devrait être capable d’offrir une concurrence agressive, surtout pour les quelque 50 millions de foyers qui ne sont pas abonnés à Amazon Prime, une proposition concrétisée par son introduction du programme d’adhésions Walmart+», affirme M. Akbari.

Bien que l’ère de la croissance du nombre de ses magasins aux États-Unis soit sans doute une chose du passé, Walmart a réaffecté ses capitaux pour édifier une infrastructure susceptible de l’aider à générer une croissance moyenne à deux chiffres de son commerce électronique pendant encore de nombreuses années.

«La traditionnelle de son réseau devrait être difficile à réaliser, mais nous soupçonnons que la force du secteur de l’épicerie favorisera le trafic de sa clientèle, ce qui lui permettra de tirer parti de ses coûts et de ses investissements dans l’automatisation et les infrastructures», dit M. Akbari, qui a récemment réduit la juste valeur de l’action de 152$ US à 138$ US, reflétant une pression à la marge plus importante que prévu au milieu d’une inflation montante.