Ukraine: le Canada a terminé d’émettre ses 500M$ en obligations
La Presse Canadienne|Publié le 30 novembre 2022Les fonds ne pourront pas servir à mener des activités meurtrières ni à faire d’achats connexes, mais pourront être utilisés pour des besoins non militaires. (Photo: La Presse Canadienne)
Ottawa — Le premier ministre Justin Trudeau a annoncé que les 500 millions de dollars (M$) en obligations sur cinq ans émises par le Canada pour soutenir le gouvernement ukrainien ont entièrement trouvé preneurs.
M. Trudeau a confirmé les résultats de la collecte lors d’un événement tenu mercredi matin, ajoutant que son succès représente une autre démonstration du soutien indéfectible du Canada envers l’Ukraine.
Cette initiative appelée obligation de souveraineté de l’Ukraine, soutenue par le gouvernement du Canada, a été annoncée pour la première fois le mois dernier.
L’argent provenant des obligations devrait être acheminé sous forme de prêt via le Fonds monétaire international à l’Ukraine afin qu’elle puisse poursuivre ses opérations de base.
Les fonds ne pourront pas servir à mener des activités meurtrières ni à faire d’achats connexes, mais pourront être utilisés pour des besoins non militaires, comme le paiement des pensions et le maintien des services publics, alors que le pays continue de lutter contre l’invasion russe en ce début d’hiver.
Les termes exacts de l’entente devront être négociés entre Kyiv et Ottawa.
L’argent amassé vient s’ajouter à l’aide déjà fournie à l’Ukraine sous forme financière ou de soutien militaire par le Canada. Jusqu’ici, on estime la contribution canadienne à quelque 2 milliards de dollars.
Selon le ministère des Finances, des investisseurs canadiens et étrangers se sont procuré les obligations entre le 22 et le 29 novembre. Il a été précisé que les particuliers canadiens avaient contribué à hauteur de 50 millions $, mais la ventilation complète des contributions n’a pas été dévoilée.
Par ailleurs, les Canadiens qui aimeraient participer à cette initiative peuvent toujours se procurer des bonds vendus en tranches de 100$ chez diverses institutions financières.
La conclusion de l’appel de fonds survient au moment où l’alliance militaire de l’OTAN offre aussi un appui supplémentaire à trois États ébranlés par les effets de l’invasion russe en Ukraine: la Moldavie, la Bosnie-Herzégovine et la Géorgie.
Cet appui renouvelé par l’OTAN fait suite à une rencontre à Bruxelles entre les ministres des Affaires étrangères de ces trois pays et leurs homologues de l’OTAN. Ils ont alors discuté de la manière dont la plus grande organisation de sécurité de la planète peut les aider dans un contexte d’insécurité politique, énergétique et territoriale.
Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a déclaré après les discussions que l’alliance avait accepté de contribuer à la formation des militaires des trois États ainsi qu’à les aider à renforcer leurs institutions en matière de sécurité et de défense.
«S’il y a une leçon apprise de l’Ukraine, c’est qu’il faut les aider dès maintenant», a déclaré M. Stoltenberg depuis le parlement de Bucarest.
L’invasion russe en Ukraine a été particulièrement douloureuse pour la Moldavie, voisine de l’Ukraine. Elle souffre notamment d’une sévère crise énergétique en raison de sa dépendance à l’énergie russe.
Au cours des dernières semaines, la Moldavie a subi de terribles pannes d’électricité en raison de frappes russes sur le réseau électrique ukrainien. Des missiles russes ont aussi traversé son ciel et des débris sont tombés sur son sol. En avril dernier, des explosions ont eu lieu dans la région sécessionniste de Transnistrie, où Moscou a stationné 1500 soldats.
Mercredi, Jens Stoltenberg a affirmé aux médias que la Bosnie-Herzégovine — secouée depuis longtemps par l’instabilité politique, l’ingérence russe et des tensions ethniques — est «importante pour la stabilité dans l’ensemble des Balkans occidentaux».
Des manifestations ont surgi dans la partie serbe de la Bosnie-Herzégovine, le mois dernier, après que des électeurs eurent prétendu qu’un leader politique prorusse avait manipulé les résultats d’une élection en République serbe de Bosnie.
La ministre bosniaque des Affaires étrangères, Bisera Turkovic, a reconnu que son pays était «très inquiet face à l’avenir» alors même qu’il est en voie de constituer un nouveau gouvernement à la suite des élections.
Elle a déclaré que la présence de l’OTAN est extrêmement importante pour garantir la sécurité de la Bosnie-Herzégovine.
En ce qui concerne la Géorgie, l’OTAN a promis qu’à l’instar de l’Ukraine elle pourrait rejoindre l’alliance un jour. On se rappelle toutefois que la Russie avait rapidement envahi la Géorgie lorsque cette promesse avait été faite une première fois, il y a 14 ans.
Plus tôt cette année, une région géorgienne sécessionniste a annoncé son intention de tenir un référendum pour rejoindre la Russie.
– Avec l’Associated Press