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Un employé sur deux veut quitter son poste

François Normand|Publié le 13 Décembre 2019

Ils sont insatisfaits de leur salaire, du manque d’avancement professionnel et de la faible culture de l’entreprise.

Les entreprises canadiennes ne sont pas au bout de leur peine. Alors qu’elles pâtissent déjà d’une pénurie de main-d’œuvre, elles devront faire des pieds et des mains pour garder leur personnel actuel, car un employé sur deux songe à quitter son poste.

Voici l’une des conclusions tirée des résultats du dixième Guide salarial annuel de la firme de recrutement Hays Canada, qui a interrogé 3 000 employeurs et employés au pays pour tâter le pouls du marché de l’emploi.

Ainsi, 58% des employés sondés «ont exprimé un vif intérêt à quitter leur poste actuel», souligne Hays Canada dans un communiqué. Plusieurs facteurs les incitent à partir, à commencer par l’insatisfaction salariale, le manque d’avancement professionnel et la faible culture de l’entreprise.

Au niveau de la rémunération, les entreprises canadiennes sont pourtant prêtes à faire un effort, mais surtout pour attirer de nouveaux employés, non pas pour garder ceux existants.

Selon le sondage, 66% des employeurs sont prêts à dépasser leur budget pour recruter de nouveaux talents. En revanche, seulement une entreprise sur trois (34%) prévoit augmenter les salaires de son personnel en 2020.

Au Québec, plus de la moitié des entreprises comptent accorder des augmentations de salaire de plus de 2% en 2020, ce qui représente le niveau le plus élevé au pays.

Du reste, les spécialistes de Hays Canada affirment que les employeurs devront aller plus loin qu’une simple hausse de salaire pour garder leurs employés et réduire le taux de roulement, qui coûte cher aux entreprises (de 20% à 30% du salaire annuel d’un travailleur, selon diverses estimations).

Rowan O’Grady, président de Hays Canada, affirme qu’un meilleur salaire «est toujours une bonne chose», mais que c’est insuffisant pour fouetter le moral des troupes ou répondre à leur attente de progression au sein de leur organisation.

«Les plus gros chèques de paie sont généralement éclipsés par le stress accru et l’épuisement professionnel. L’équilibre entre la rémunération et un personnel satisfait est une considération cruciale», insiste-t-il.

Cet enjeu de rétention des employés est crucial, car 4 entreprise sur 5 (79%) dit pâtir d’une pénurie de la main-d’œuvre.

Or, pour une entreprise, l’une meilleure des stratégies -sinon la meilleure- pour ne pas manquer de personnel est justement de garder ceux qui sont déjà à son emploi.