(Photo:123rf)
BLOGUE INVITÉ. Si vous demandez à des investisseurs quels sont leurs vœux pour le marché boursier, ils vous serviront des réponses du genre:
– Une économie qui continue de croître;
– Des taux d’intérêt qui resteront bas;
– Une croissance vigoureuse des bénéfices des entreprises;
– Un règlement favorable des échanges commerciaux entre la Chine et les États-Unis.
Les investisseurs espèrent tous des conditions favorables afin que le marché boursier puisse retrouver son élan haussier après une année 2018 difficile pour la majorité des marchés à travers le monde. Incidemment, le marché américain a été un des plus performants en 2018 avec une baisse de quelque 6,2 % du S&P 500 (+ 2,5 % en dollars canadiens).
Je crois personnellement que de tels vœux sont de courte vue. L’économie nord-américaine poursuivra peut-être sa croissance en 2019, mais les récessions font partie intégrante des cycles économiques. Si une récession n’a pas lieu en 2019, probablement qu’elle aura lieu en 2020. Et si les taux d’intérêt montent moins rapidement que prévu, ce sera probablement parce que l’économie va moins bien que prévu.
Tous ces vœux sont fondés sur le court terme. Je crois que les investisseurs devraient plutôt avoir les yeux fixés sur un horizon à bien plus long terme que la prochaine année. Qu’est-ce qu’un an lorsqu’on investit pour 10, 15, voire 25 ans?
À mon avis, tout investisseur devrait avant tout faire le vœu de persévérance et de patience. Les derniers mois ont été particulièrement éprouvants pour les investisseurs boursiers et il y a fort à parier que la haute volatilité récente se poursuivra au cours des mois à venir. Dans un tel environnement, l’investisseur devra avant tout avoir le courage de garder le cap, de ne pas se laisser influencer par les manchettes et par les discours souvent sensationnalistes de plusieurs soi-disant experts boursiers et économiques.
L’investisseur est trop souvent son propre ennemi. Il prend panique lorsque les marchés vont moins bien et il s’enthousiasme lorsqu’ils s’apprécient. Mais s’il garde le cap sur ses objectifs à long terme, une correction telle que celle des derniers mois ne changera pas sa stratégie d’investissement.
Ma façon de voir les choses est plutôt simple: un investisseur investit l’argent dont il n’a pas besoin pour le moment afin d’en avoir davantage dans 10, 20 ou 30 ans (voire pour sa succession). Il investit en Bourse parce qu’il est convaincu qu’elle l’enrichira à long terme et l’histoire des 100 dernières années lui démontre clairement qu’il n’a pas tort. Il sait aussi que même si la Bourse est payante à long terme, elle est régulièrement sujette à des corrections et à des années difficiles. Ces soubresauts ne devraient pas ébranler son engagement à long terme envers le marché boursier – au contraire.
Pour l’investisseur boursier à long terme, la baisse récente des marchés boursiers ne modifie en rien les perspectives à long terme. S’il est une chose, elle augmente le potentiel de rendements des années à venir. J’observe notamment que l’indice S&P 500 s’échange présentement à moins de 15,0 fois les bénéfices prévus par Standard & Poors au cours de la prochaine année. C’est selon moi le plus faible ratio d’évaluation observé depuis quelques années.
De fait, la volatilité accrue est l’amie de l’investisseur à long terme puisqu’elle augmente les chances qu’il ou elle puisse dénicher des occasions d’achat attrayantes dans le marché.
La Bourse enrichit les investisseurs à long terme aux dépens des spéculateurs à court terme.
À l’aube de cette nouvelle année, je vous souhaite bonheur et santé. Et en ce qui a trait à vos investissements, je vous souhaite persévérance et patience.
Philippe Le Blanc, CFA, MBA