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Une année difficile pour les mises en chantier en 2023

Charles Poulin|Publié le 16 janvier 2024

Une année difficile pour les mises en chantier en 2023

Les appartements et condominiums comptent désormais pour 90% des mises en chantier du Grand Montréal. (Photo: 123RF)

L’année 2023 aura été particulièrement pénible pour les mises en chantier au Québec. La construction de 38 912 habitations a été amorcée, soit une baisse de 18 200 (-31,9%), le deuxième pire recul depuis 1955 et le plus faible nombre depuis 2015. 

Les diminutions ont été particulièrement pénibles dans les grands centres urbains, selon les chiffres publiés par la Société canadienne d’hypothèques et logement (SCHL). Québec (-40%), Montréal (-37%), Drummondville (-33%) et Gatineau (-31%) ont mené le bal. Seules Trois-Rivières (+14%) et Saguenay (49%) ont réussi à tirer leur épingle du jeu.

«C’est quand même inquiétant dans un moment où, à cause de la pénurie de logements, il faudrait plutôt en construire trois fois plus pour rattraper le retard, laisse tomber le président-directeur de l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ), Maxime Rodrigue. Il faudrait construire 1,2 million unités d’ici 2030 au Québec, mais chaque année, on s’enfonce encore plus. La lutte à l’inflation et la hausse du taux directeur ont pratiquement stoppé la construction résidentielle.»

Les municipalités québécoises de plus petite taille n’ont pas été épargnées. Celles ayant entre 10 000 et 99 999 habitants ont vu, en moyenne, leurs mises en chantier diminuer de 28,4% (2131 unités de moins) et les milieux ruraux de moins de 10 000 habitants ont connu une baisse de 27,4% (2390 unités de moins).

La décroissance annuelle aurait été encore plus grande au Québec, n’eût été une poussée inexpliquée en décembre. Le dernier mois de 2023 aura vu le nombre de mises en chantier grimper de 36%, notamment grâce à une amélioration sur le marché montréalais (+77%, ce qui représentait 253 unités de plus qu’à pareille date en 2022).

«Honnêtement, il n’y a pas de facteur économique nouveau qui puisse expliquer cette poussée de fin d’année», indique Maxime Rodrigue.

 

Des records de baisse

Le nombre de mises en chantier de 2023 aura permis d’enregistrer des marques à la baisse inégalées depuis longtemps, et même jamais atteintes.

L’économiste du marché immobilier à la SCHL, Francis Cortellino, a indiqué sur son compte LinkedIn que la construction de condominiums s’est avérée être la plus faible depuis 2000, et celle des appartements locatifs est au plus bas depuis 2018. Très peu de constructions de résidences pour aînés ont vu le jour l’an dernier.

Mais la statistique qui frappe le plus est celle concernant les maisons unifamiliales. À peine plus de 4000 d’entre elles ont été démarrées en 2023, ce qui en fait le plus faible total depuis que la SCHL compile ces statistiques, en 1955.

Qui plus est, ces maisons ne représentent plus que 10% de toutes les mises en chantier dans le Grand Montréal, ajoute-t-il.

«C’est simple, il n’y a pas d’acheteurs, souligne Maxime Rodrigue. Ils attendent d’avoir des conditions de marché plus favorables.»

 

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