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Une nouvelle société veut faciliter l’accès à la propriété

La Presse Canadienne|Publié le 18 novembre 2021

Une nouvelle société veut faciliter l’accès à la propriété

Sur la photo, à gauche, le président et cofondateur, Daniel Dubois, et à droite, le PDG et cofondateur, Rob Richards. (Photo: La Presse Canadienne)

Toronto — Une nouvelle entreprise soutenue par un ancien gouverneur de la Banque du Canada veut aider les Canadiens à devenir copropriétaires de biens immobiliers grâce à des investissements évalués à seulement 2,5% de la valeur d’une propriété. 

L’objectif de Key, une entreprise établie à Toronto qui a été lancée mardi, est d’aider les gens à accumuler une somme gagée sur un bien immobilier des années à l’avance sans être liée à un prêt hypothécaire traditionnel qui peut être difficile à obtenir sans épargne. 

Stephen Poloz, qui a été gouverneur de la banque centrale canadienne de 2013 à 2020, agit en tant que président du conseil consultatif mondial de Key. 

«Les jeunes, les nouveaux Canadiens et les travailleurs de première ligne sont coincés dans la location pendant la majeure partie de leur vie d’adulte et le rêve de pouvoir se permettre d’acheter une maison s’est éloigné des gens», a souligné le directeur général de Key, Rob Richards. 

Lorsque M. Richards, un associé gérant chez Plaza Ventures, et son cofondateur Daniel Dubois, un ancien gestionnaire d’Airbnb, ont commencé à imaginer l’entreprise en 2018, ils ont calculé qu’il fallait environ 21 ans aux premiers acheteurs typiques pour épargner l’acompte recommandé de 20% permettant de faire l’acquisition d’un logement urbain au Canada. 

La durée moyenne de cette période d’épargne a maintenant grimpé à plus de 30 ans, parce que les prix nationaux des maisons ont grimpé en flèche pour atteindre 716 585 $ en moyenne, le mois dernier, et ils peuvent atteindre plus d’un million de dollars dans des endroits comme Toronto, notent des organismes immobiliers. 

MM. Richards et Dubois estiment qu’ils peuvent lutter contre ces prix avec leur modèle d’affaires. Key identifie des propriétés qu’elle juge attrayantes, puis convainc leurs propriétaires et investisseurs institutionnels de les ajouter à son programme. 

Ensuite, Key signe des contrats avec des personnes qui souhaitent vivre dans ces propriétés, les rendant ainsi copropriétaires avec les investisseurs et les propriétaires. 

Les personnes qui emménagent ne contribuent qu’à hauteur de 2,5% de la valeur de la propriété pour y vivre, en plus des frais mensuels supplémentaires. 

Par exemple, une suite à une chambre et une salle de bain de 52 mètres carrés (563 pieds carrés) que la société annonce au 400, rue Adelaide Est, à Toronto, impliquerait un investissement initial de 13 425 $. 

Les frais mensuels pour le logement évalué à 537 000 $ s’élèveraient à 1911,01 $, la majeure partie étant consacrée à l’entretien, aux taxes et aux frais de résidence. Une plus petite part du montant est cependant réservée au capital. 

Chaque fois que les propriétaires résidents investissent davantage, ils possèdent une plus grande partie du logement, ce qui réduit également leur équivalent de loyer mensuel. 

De son côté, Key gagne de l’argent grâce à sa gestion immobilière professionnelle et aux gains d’efficacité dans la gestion des logements. 

Les résidents peuvent acheter la propriété dans laquelle ils vivent et contracter une hypothèque après la troisième année. 

Si le résident décide de quitter le logement, il peut le faire à condition de donner un préavis de 75 jours. Lorsqu’il partira, il recevra la valeur nette de sa maison, en plus de toute appréciation. 

 

À la portée d’un plus grand nombre de personnes

Sur la base de la performance du marché immobilier de Toronto au cours des cinq dernières années, Key estime que les capitaux propres de ses résidents s’apprécieront de 30% au cours des cinq prochaines années. 

«Ils bloquent le prix, de sorte que s’il continue d’augmenter, au moins ils ne ratent pas ce potentiel», a souligné M. Poloz. 

Il juge que cet aspect est important pour de nombreuses personnes qui aspirent à la flexibilité et à la possibilité de détenir des capitaux propres dans quelque chose de tangible, même s’ils ne sont pas riches ou n’ont pas beaucoup d’épargne. 

Le désir d’aider les personnes qui se reconnaîtront dans cette idée est l’une des raisons pour lesquelles il a accepté de se joindre à Key, après avoir quitté la Banque du Canada en juin 2020 et décroché de nombreux postes au sein de grandes entreprises. 

«Je réservais une partie de mon temps pour des choses qui me passionnent un peu plus et celle-ci en est une. C’est quelque chose qui me tient vraiment à cœur», a-t-il affirmé. 

«Je me soucie essentiellement du risque que les gens prennent chaque jour lorsqu’ils décident qu’ils doivent entrer sur le marché du logement.»

Bien qu’il pense qu’il faudra du temps et de l’éducation pour que les gens adoptent le modèle de Key, il croit que le besoin pour un tel service existe bel et bien, et se dit surpris que personne ne l’ait proposé plus tôt. 

Même si Key vient tout juste d’être lancé à Toronto, MM. Richards et Dubois cultivent déjà des ambitions mondiales puisque la hausse des coûts du logement est un problème partout. 

«Nous devons donner aux gens qui gagnent 60 000 $ ou 70 000 $ la possibilité de prendre de l’avance», a noté M. Richards. 

«C’est vraiment un problème mondial et nous allons être une solution mondiale.»