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Unilever: bénéfice et ventes 2022 tirés par des hausses de prix

AFP|Publié le 09 février 2023

Unilever: bénéfice et ventes 2022 tirés par des hausses de prix

Le groupe précise qu’il s’attend à ce que l’inflation des coûts «continue en 2023». (Photo: 123RF)

Londres — Le géant de l’agroalimentaire et des produits d’hygiène Unilever a dévoilé jeudi un bénéfice en nette hausse pour 2022 assorti de ventes tirées par des augmentations de prix en réaction à l’inflation.

Le bénéfice net part du groupe a progressé de 26% sur un an à 7,6 milliards d’euros pour un chiffre d’affaires en progression de 14,5% à 60,1 milliards d’euros, d’après un communiqué.

Une performance améliorée comparée à un an plus tôt quand le bénéfice et le chiffre d’affaires avaient enregistré des hausses à un chiffre seulement.

«Unilever a généré une année de forte croissance du chiffre d’affaires dans des conditions macroéconomiques difficiles», tirée par des augmentations de prix en réponse aux coûts eux-mêmes attisés par l’inflation, a commenté le directeur général sur le départ Alan Jope.

Unilever avait dévoilé fin janvier le nom de son futur directeur général, le Néerlandais Hein Schumacher, qui prendra cet été les rênes du groupe.

La stratégie de Alan Jope, à la tête d’Unilever depuis 2019 et qui avait annoncé son départ en septembre, était contestée depuis des mois par des investisseurs influents.

Alan Jope s’était notamment retrouvé sous le feu des critiques après l’échec de son projet d’acquisition à grands frais de la division de produits de santé de grande consommation du laboratoire GSK, qui avait suscité les protestations d’actionnaires influents.

Le directeur général avait alors fait machine arrière et renoncé à faire des acquisitions majeures à court terme.

Le groupe avait dévoilé peu après une réorganisation comprenant la suppression d’environ 1 500 postes d’encadrement et l’organisation «autour de cinq types d’activité»: beauté et bien-être, hygiène personnelle, entretien de la maison, nutrition et glaces.

Certains investisseurs avaient également critiqué la façon dont Unilever s’efforçait d’améliorer son image en termes d’inclusion et d’écologie, estimant que cela se faisait aux dépens de la gestion financière et stratégique.

«Notre nouveau modèle opérationnel génère déjà une culture de prise de décision plus audacieuse et rapide» et le groupe tire «progressivement les bénéfices de (son) portefeuille de produits remanié», ajoute Alan Jope dans le communiqué jeudi.

Le groupe précise qu’il s’attend à ce que l’inflation des coûts «continue en 2023».

Unilever avait annoncé fin mai la nomination du milliardaire américain Nelson Peltz au conseil d’administration et la confirmation de l’entrée au capital de son fonds activiste Trian à hauteur de 1,5%.

L’action prenait 0,49% à 4 119,50 pence.

«On peut généralement compter sur Unilever pour fournir une croissance stable sans décrocher la lune, et malgré un environnement inflationniste difficile, c’est encore le cas», commente Richard Hunter, analyste d’Interactive Investor.

Beaucoup plus critique, Russ Mould, analyste de AJBell, interroge: «est-ce qu’Unilever a trop relevé ses prix ? C’est la question après une nouvelle hausse de son chiffre d’affaires assortie d’une baisse des volumes de ventes. Si les consommateurs s’habituent à ce que tout coûte un peu plus dans les magasins, il y a un moment où certains articles deviennent inabordables, où une alternative moins onéreuse devient difficile à ignorer».

«Le directeur général sur le départ Alan Jope peut se vanter d’une croissance du chiffre d’affaires solide, mais derrière apparaissent des marges et des volumes de vente en baisse», ajoute-t-il.